Éthique et droit - de nouvelles perspectives d'interactions, sous la direction scientifique de Marjolaine MONOT-FOULETIER, Carine COPAIN-HÉRITIER, Céline BAAKLINI, Reine DAOU et Bechara KARAM
Avec l’avènement d’un monde globalisé, sans frontière, concurrentiel, de plus en plus virtuel et tendant à s’uniformiser, les questionnements relatifs à la légitimation réciproque des règles de droit et de l’éthique se multiplient. De fait, les études et les centres de recherche sur l’éthique et le droit florissent plus que jamais. Pourquoi ? Parce qu’il y a un besoin renouvelé d’explorer encore et toujours les implications éthiques du droit et les implications juridiques de l’éthique, dans un contexte de crise interrogeant la capacité du droit et celle de l’éthique à proposer des réponses légitimes et efficientes à des problématiques éternelles mais qui doivent être considérablement renouvelées dans leur appréhension du fait d’une modernité (notamment technologique) qui élargit le champ et approfondit les risques de leur déploiement. Repenser les relations de l’éthique et du droit peut répondre au défi de la globalisation des rapports humains, de leur virtualisation, de leur technicisation.
L’ouvrage collectif « Éthique et droit : de nouvelles perspectives d’interactions » entend démontrer que le droit peut être pensé et pratiqué éthiquement, tandis que l’éthique a besoin d’un support juridique pour être pleinement effective. Les bouleversements profonds que subit notre ère influencent nécessairement ces interactions.
De façon conjoncturelle, la crise du covid-19 a initié des processus de remise en question de plusieurs aspects de notre société, de notre conception de la bioéthique jusqu’au droit du travail, en passant par les modèles économiques, politiques, et même juridictionnels. Ainsi, cet ouvrage n’entend pas être simplement « une recherche de plus » sur l’éthique, mais est un questionnement nécessaire et prospectif sur les relations que vont entretenir éthique et droit dans le monde complexe post-covid, qui questionne plus que jamais notre condition humaine contemporaine, notre condition d’être pris dans un réseau de relations « sociales » envahies par des nouvelles technologies insaisissables. En somme, comment l’éthique questionne aujourd’hui le juriste ? Comment le droit devient-il porteur d’une éthique opérationnelle ?
Dans quelle mesure l’éthique et le droit, dans leur complémentarité, peuvent mener à une « vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes[1] » ?
L’ouvrage collectif « Éthique et droit : de nouvelles perspectives d’interactions», porté par des chercheurs de l’USEK et de l’Ucly, propose d’apporter des éléments de réponse à cette interrogation en explorant les points de convergence et les points de rupture entre éthique et droit, sur trois terrains de rencontre particulièrement complexes et sensibles : la prise en charge de la santé, la régulation de l’économie, la garantie de la sécurité.
[1] Paul RICŒUR, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990.
Éditions : Presses de l'Université Saint-Esprit de Kaslik
ISSN : 1026-3268