Pourquoi un médecin doit-il étudier la médecine à l’université ? Un ingénieur l’ingénierie ? Un avocat le droit… et ainsi de suite. La réponse est évidente pour ces professions, mais elle ne l’est pas quand il s’agit de la pastorale en église : le lien magique entre l’acteur et sa profession disparaît, se dissout, évapore.
Il faut d’abord constater que l’action pastorale n’est pas considérée comme une profession, si non en agronomie, quand on parle de l’élevage de brebis et moutons, alors la pastorale devient pastoralisme, est reconnue comme métier et réclame un budget. Si en revanche on considère les brebis au sens figuré, le pasteur assume un statut spécial : son humanité est atténuée (pour la redécouvrir dans tout son épaisseur en cas de scandale) et sa profession devienne mystérieuse.
Pourtant il s’agit bien de faire grandir un troupeau qu’on appelle « communauté » et les questions autour de cette profession se multiplient : pourquoi assiste-on à une chute verticale du nombre de pasteurs depuis des décennies ? est-ce qu’on a encore besoin de pasteurs et de responsables pastoraux ? Mais aussi au niveau des brebis les choses ne sont pas claires : qu’est-ce que ça signifie appartenir au « troupeau ecclésial » ? est-ce que ça peut se réduire à assister (en présence ou à la télé) à la messe dominicale ou flâner d’une chapelle à l’autre selon l’air du moment ?
Mais enfin, qu’est-ce que c’est une paroisse ? qui constitue l’équipe d’animation paroissiale ? comment doit fonctionner un conseil paroissial ? On pourrait bien continuer avec ces questions, mais pour répondre il faudrait les décortiquer, étudier leur contexte, comprendre leur évolution. Bref, il faut du temps, des compétences et de l’argent, donc il faut un parcours spécifique d’études, c’est-à-dire un cours universitaire. Mais attention : quand on dit « spécifique », ça signifie approprié : il ne suffit pas pratiquer la théologie selon les disciplines traditionnelles (la dogmatique, la morale, l’exégèse, etc.), il faut se mettre à étudier de la théologie pratique ou pastorale.
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