Russie et l'Afrique

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Conférence Droit Culture

La Russie et l’Afrique : entre russification et africanisation

le jeudi 21 avril 2022 à 18h00

Lieu de l'événement

Campus Saint-Paul 10, Place des Archives - Amphi Mérieux (A025) - 69002 Lyon

Contact

Chaire UNESCO

04 26 84 18 97
chaireunesco@univ-catholyon.fr

La Chaire UNESCO "Mémoire, cultures et interculturalité" de l'UCLy organise une conférence publique dans le cadre du Cycle de conférences : « Mémoire et Marche du Monde »

Lieu : Campus Saint-Paul - 10 place des Archives, 69002 Lyon - Amphithéâtre Mérieux - A025

Conférencier

Pr Roger KOUDE

Titulaire de la Chaire Unesco « Mémoire, Cultures et Interculturalité »

Professeur (Hdr) de Droit international à l’Institut des Droits de l’Homme de Lyon (IDHL) Université catholique de Lyon

Chaire UNESCO

Argument général et vocation de la conférence

Le continent africain suscite un tel intérêt qu’aujourd’hui, l’on entend régulièrement dire par des spécialistes que l’Afrique est un continent d’avenir !

En dépit de certaines difficultés récurrentes, les raisons objectives d’un tel regain d'intérêt pour l’Afrique sont en réalité bien connues et portent principalement sur au moins quatre types d’enjeux majeurs, notamment :

  • L’importance des ressources naturelles dont regorge le continent africain et qui en fait un « scandale géologique », pour reprendre cette expression attribuée au géologue belge Jules Cornet ;
  • Une démographie toujours croissante qui fait de l’Afrique le troisième grand marché mondial, avec un peu plus de 1,3 milliard de consommateurs, juste derrière la Chine et l’Inde ;
  • Une position assez stratégique pour ce continent au carrefour de l’Europe et de l’Asie ;
  • Des économies de plus en plus performantes, avec quelques Etats émergents ou pré-émergents, etc.

Tout ce qui précède suscite un réel intérêt des grandes puissances qui ont toujours cherché à se positionner stratégiquement en Afrique, qu’il s’agisse des anciennes puissances coloniales (la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal, etc.) ou des Etats sans passé colonial sur le continent africain, notamment les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde ou encore le Japon. Il est à noter que dans cette stratégie de positionnement en Afrique, les nouveaux acteurs internationaux et autres puissances moyennes ne sont pas du reste, parmi lesquels la Turquie, Israël, le Brésil ou l’Arabie Saoudite...

La Russie, dont la présence sur le continent africain fut considérablement réduite après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, semble marquer au cours de ces dernières années son grand retour en Afrique. Le Sommet Russie-Afrique, organisé du 22 au 25 octobre 2019 à Sotchi en Russie et en présence de cinquante chefs d’Etat ou de gouvernement africains, en est d’ailleurs l’une des illustrations.

Certes, ce regain d’intérêt de la Russie pour l’Afrique intervient au moment où les Etats africains entendent diversifier davantage leurs partenariats, entre autres pour être moins dépendants de la Chine (qui compte 52 ambassades sur 54 possibles), devenue incontournable sur ce continent, ou encore des partenaires traditionnels que sont les pays occidentaux. Mais il est à souligner également que le retour quelque peu accéléré de la Russie sur le continent africain, en particulier au cours de ces dernières années, semble également être suscité par la première crise ukrainienne de 2014.

En effet, l’invasion et l’annexion de la Crimée en 2014 par la Fédération de Russie ont conséquemment mis ce pays sous la coupe des sanctions occidentales. Et cette situation allait obliger Moscou à trouver de nouveaux alliés diplomatiques et économiques dans le reste du monde. C’est notamment l’analyse que suggère Thierry Vircoulon, Coordonnateur de l'observatoire de l'Afrique australe et centrale à l’Institut français des relations internationales (Ifri), pour qui ce rapprochement est aussi la conséquence des sanctions économiques mises en place par plusieurs pays d'Europe occidentale et les Etats-Unis contre la Russie depuis 2014 : « Le tournant a été la crise ukrainienne de 2014 et les sanctions qui se sont poursuivies. Moscou a été obligé de trouver d'autres leviers économiques et diplomatiques. Le Soudan a été une vraie porte d'entrée. Moscou et Khartoum ont noué des partenariats profonds. C'est d'ailleurs intéressant à noter que c'est aussi par le Soudan que la Chine est entrée en Afrique » (cf. France Culture, Emission Affaires Etrangères du 19 octobre 2019 par Christine Ockrent).

Il est à noter que cette offensive diplomatique russe s’était d’abord déployée vers les anciens satellites du bloc soviétique, les alliés vénézuéliens ou iraniens, les partenaires commerciaux chinois ou indiens, etc., avant de s’orienter vers le continent africain où la Russie entend renforcer ses positions, en prenant appui notamment sur l’important réseau diplomatique de l’ex-Union soviétique.

Si le retour de la Russie sur le continent africain ne cesse de se renforcer (40 ambassades sur 54 possibles, juste derrière les Etats-Unis avec 48 ambassades et la France avec 47 ambassades), quels en sont les principaux enjeux pour Moscou, d’une part, et pour les Etats africains, d’autre part ?

Telle est la question centrale que cette conférence entend élucider…

Et cette conférence de la Chaire Unesco, programmée de longue date dans le cadre du Cycle de conférences « Mémoire et Marche du Monde », tiendra nécessairement compte du contexte international et géopolitique actuel, relativement à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que de son impact dans les relations entre Moscou et le continent africain.

En savoir +

Chaire UNESCO "Mémoire, cultures et interculturalité"

Créée en 2007, cette Chaire a pour objectif principal d’engager une réflexion de fond sur les enjeux de l’interculturalité et en particulier sur la place et l’évolution des sociétés à l’heure de la mondialisation.

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Les Droits de l’Homme passent parfois pour des évidences premières ou des vérités révélées, indiscutables pour ainsi dire ! Or on s’aperçoit bien vite que les droits de l’homme sont essentiellement fondés sur des présupposés anthropologiques divers qui sont avant tout des productions historiques liées à des contextes socioculturels. Comment penser alors les droits de l’homme, notamment dans leurs prétentions à l’universalité ?