Damien Chaumette soutiendra sa thèse le 21 mai 2024 à l'Université Jean Moulin Lyon 3
Jury
- Pr T. Gontier (Université Jean Moulin Lyon 3)
- Pr E. Gabellieri (UCLy)
- Pr O. Boulnois (EPHE)
- MCF HDR Isabelle Moulin (Université de Strasbourg)
- F.Gabriel, directeur de recherches au CNRS
- Marie Gabrielle Lemaire (Université de Namur)
Résumé de la thèse
Pour Henri de Lubac, l’humanisme athée est un courant qui, à partir de Feuerbach, Auguste Comte, Marx et Nietzsche transforme radicalement la pensée européenne, cherchant à penser l’homme total dans l’immanence absolue. Il se donnerait pour mission d’achever le christianisme, mais aurait pour conséquence la dissolution de l’homme, conduisant à terme à l’antihumanisme. Le « drame » qui en résulterait apparaît à la fois historique et existentiel ; il confronte aussi bien la pensée à son avenir, que l’homme au sens de sa condition. Un tel diagnostic, posé en 1944, peut surprendre par sa radicalité et interroge quant à son objectivité, sa pertinence et sa pérennité. Les études historiques de Lubac permettent cependant de le mettre en perspective, offrant un recul à partir des origines de la pensée chrétienne et des infléchissements progressifs qui conduisent à l’humanisme athée. Elles dessinent le mécanisme et les enjeux de la rupture de l’humanisme occidental. Certains y voient aussi une théorie de la sécularisation. Néanmoins l’essentiel serait surtout, à travers ce que manifeste l’histoire, d’identifier les conditions de refondation d’une pensée philosophique à l’ère postmoderne. À partir d’une métaphysique de l’esprit, Lubac élabore un chemin existentiel conduisant l’homme à la recherche de lui-même, montrant la légitimité philosophique d’une ouverture à la transcendance. Il en ressort que le drame historique de la pensée occidentale pourrait bien être l’occasion d’un approfondissement métaphysique inédit.