Aspects anatomiques du développement des poumons, des reins et des glandes inerrénales chez Typhlonectes compressicauda (Duméril et Bibron, 1841), Amphibien, Gymnophione

Avec quelques considérations épistémologiques sur la méthode scientifique

Michel BASTIT, 2007

Résumé

Typhlonectes compressicauda est un Amphibien Gymnophione relativement peu connu et original dont on étudie ici l'organogenèse des poumons, des reins et des glandes interrénales par observation à partir d'une collection de coupes possédée par le laboratoire de Reproduction et Développement Comparé de l'E.P.H.E.

Le développement des poumons qui s'étendent peu à peu sur toute la longueur de l'animal, montre la mise en place relativement lente d'un tissu conjonctif et d'un épithélium assez peu différencié formant progressivement des alvéoles. A partir de la métamorphose, les poumons sont caractérisés par un épithélium composé de pneumocytes arrondis faisant saillie dans la lumière pulmonaire. Le développement de la trachée suit une chronologie identique et aboutit à une formation alvéolée identique à celle des poumons. Des pièces cartilagineuses de soutien sont mises en place dans le tissu conjonctif à partir de la métamorphose.

Le développement des reins débute par la formation précoce d'une paire de pronéphros caractérisés par la présence de néphrons s'ouvrant dans la cavité cœlomique au moyen de néphrostomes. Progressivement, en arrière des pronéphros, des néphrons se forment, caractérisés par la présence de tubes proximaux et distaux et de glomérules, formant les mésonéphros. L'ensemble rénal, pronéphros compris, se maintient et se développe jusqu'à la métamorphose. C'est à partir de celle-ci que disparaissent les pronéphros et que la maturité complète des  mésonéphros est observée. Même après la disparition des pronéphros, les reins sont toujours situés en positio très rostrale.

Les glandes interrénales sont d'abord des amas cellulaires peu différenciés placés entre les deux reins. Progressivement elles se différencient et s'étendent vers la partie arrière de l'animal. Elles restent reliées l'une à l'autre et aux reins jusqu'à la métamorphose, tout au moins dans la partie rostrale de l'animal. A ce stade elles constituent des formations bien identifiées, distinctes du tissu rénal, constituées de cellules adrénocorticales et de cellules chromaffines.

Le développement de ces trois organes suggère le rôle important de la métamorphose et des aspects morpho-fonctionnels  de ces organes, notamment du déploiement longiligne des deux organes filtrant que sont les poumons et les reins.

A la recherche scientifique est associée une réflexion philosophique qui met en lumière le caractère réaliste de la recherche : usage des sens et d'un matériel simple les prolongeant, importance d'une forme inscrite dans la matière et tendant à se réaliser, intelligibilité lisible dans les dispositions morphologiques et spatiales.