Sémiotique et Bible n°72 - Décembre 1993

Bulletin d'études et d'échanges publié par le Centre pour l'Analyse du Discours Religieux

Sommaire de la revue n°72

En lisant Husserl – Louis Perrin

De la démarche phénoménologique de Husserl à certains principes et concepts sémiotiques, des voies d’accès sont-elles praticables ? Louis PERRIN (CADIR-Lyon) aborde ici la question, se situant de trois points de vue : celui de la lecture sémiotique des textes, celui de l’aumônerie de l’hôpital et de l’écoute des malades, celui d’une aumônerie d’étudiants et de la lecture du vécu.

De la conscience au sujet de l’énonciation, de la réduction phénoménologique à l’immanence de la lecture, de la composition descriptive au jeu des configurations, tels sont quelques uns des passages aperçus.

Parler clair, parler simple, parler vrai – Jean-Claude Giroud

Jean-Claude GIROUD (CADIR-Lyon) présente lui-même l’article qu’il nous propose de lire :

Ce texte est né d’une demande de l’Antenne de formation du diocèse de Grenoble. Une Antenne Diocésaine de formation est un organisme chargé de définir pour un diocèse la politique de formation à conduire dans les différents secteurs du fonctionnement et de la vie d’un diocèse. Réfléchissant à sa mission et à son rôle, elle a été amenée à provoquer une rencontre entre les représentants de tous les mouvements et services dont le projet comporte des activités de formation (mouvements d’action catholique, centres de formation, service de catéchèse, pastorale de la santé, des migrants, secteurs pastoraux, etc…). Dans cette rencontre, il m’était demandé de faire un apport sur les questions du « langage dans la formation » : cet apport devant permettre la réflexion sur les enjeux et les pratiques des formations conduites ici et là. Deux axes ont sous
tendu mon travail :

  • Le non-dit des demandes (ou de la quête) de formation. Dans les divers lieux ecclésiaux de formation, les gens arrivent avec des besoins et des demandes pas toujours clairement formulés, souvent masqués par une sorte d’exigence de « clarté » ou de « simplicité ». Une réflexion sur le « clair » et le « simple » dans la formation apparaissait donc indispensable pour discerner ce qui est en jeu dans cette exigence, et pour montrer que la question du langage dans la formation n’est en rien celle de la prise en compte d’un simple « instrument » de communication.
  • L’Evangile peut se prendre comme une véritable théorie de l’émergence du sujet humain. Non seulement l’Evangile parle de l’humain, en mettant en scène, dans un récit, le « Verbe fait chair », mais il constitue la théorie (explicitant des procédures et fournissant des critères de vérification) de l’humain instauré sujet par la Parole de Dieu.

A cela, je rajoute cette réflexion de Denis Vasse : « Le lien de l’homme à ce qui le constitue comme sujet (lien à la nature sociale, lien à Dieu, lieu au Réel)… est la langue, sans laquelle rien n’est nommable, ni la société, ni Dieu, ni le Réel. Que l’homme parle une langue témoigne qu’il a reçu la Parole et que ce don de la parole est originaire, qu’il est l’acte même qui le conçoit dans un corps où il reste en souffrance ». C’est donc la question de la vérité de l’homme dans l’univers des signes qui est ainsi posée et qu’il nous faut placer à l’horizon de nos projets de formation. Dans notre culture de « communication » et de « médias », une telle question ne peut être prise à la légère.

Le langage, l’entrée dans l’ordre de l’humain, la manière dont on devient sujet, la vérité de l’homme : toutes ces questions sont à lier dans toute activité de formation. Nous avons l’audace de penser que, sur de telles questions, l’Evangile fournit des repères utiles, voire décisifs, et qu’il ne cesse de nous interpeller sur ce que nous faisons comme sujet humain avec/pour d’autres sujets humains, ou pour rendre d’autres humains (et nous-mêmes) sujets.

Notes brèves sur Parole et Ecriture – Alain Dagron

Alain DAGRON (CADIR Aquitaine), en quelques propositions succinctes, invite à reprendre sans cesse le travail sur l’acte de lecture. Il souligne les conditions qui sont à respecter pour que la lecture de la Bible – et de tout écrit – demeure ou devienne promesse d’interprétation, c'est-à-dire lieu et temps d’une rencontre avec la Parole.

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