Sommaire de la revue n°151
L’intelligence de l’Incarnation – Anne Fortin
Au fondement de tout, il y a le pouvoir signifiant de la langue,
qui passe bien avant celui de dire quelque chose.
Benveniste
On confiera la présentation de cet article d’Anne Fortin (Université Laval, Québec) à ces quelques lignes, qui en constituent la conclusion : « La longue marche de ces quelques pages s’est d’abord interrogée sur le corps comme lieu de la signifiance; puis ce lieu s’est précisé en tant qu’instance abstraite ; puis, le corps a été distingué de la chair; puis, la conception unifiée de la chair a cédé la place à un fonctionnement ternarisé; et c’est ce fonctionnement de la chair qui a été repositionné dans l’intelligence de l’Incarnation au sein de la signifiance. Tout ce chemin a été rendu possible par une approche topologique qui fait faire une marche, et qui ne s’arrête pas à une topique. Le temps de la lecture se révèle ainsi un temps qui joue sur deux registres : le temps des figures dans le texte, alors que les figures en parcours sont déformées et altérées par la mise en discours; puis le temps du lecteur à qui les parcours de déformation des figures ne livrent pas un message, mais révèlent son propre fonctionnement dans son intelligence de l’Incarnation. »
Deux dialogues pour l'entre-deux d'une rencontre (Luc 15,11-32) – Serge Wütricht
La parabole du Fils prodigue est habituellement interprétée au moyen de schémas théologiques (compassion, repentance, conflit fratricide, histoire d'Israël et des nations païennes, propre justice des Pharisiens, etc.). Ces approches font toutefois l'impasse sur les schémas sémantiques qui conditionnent l'interprétation des parcours figuratifs. Pour en tenir compte, une analyse littéraire détaillée des deux dialogues (père – fils cadet, et père – fils aîné) est proposée dans cet article de Serge WÜTRICHT (Institut Protestant de Théologie, Paris). Elle permet de préciser la dynamique discursive liée à la perte du fils et aux conditions de ses retrouvailles.
La voie – Raymond Volant
Pour présenter ce texte de Raymond VOLANT (ARS-B), on lira ces quelques lignes rédigées par l’auteur « En guise d’introduction ou d’avertissement ! » :
« Pourquoi aborder un texte fondateur de la pensée chinoise ? Pour quoi ? Je ne suis pas Chinois, mais un Occidental qui a grandi dans un environnement chrétien. Je porte donc sur ces textes un regard extérieur, le regard de quelqu’un « du dehors » diraient les Chinois, et cependant, très vite – il y a maintenant plus de 40 ans – j’ai été séduit par le regard que portent les Chinois sur la vie et plus largement sur le monde : durant toutes ces années, ma quête de sens s’est enrichie de cette vision. Quelques mots sur la méthode : est-ce une lecture philosophique, exégétique, sémiotique… ? Mon objectif, ambitieux mais pas prétentieux, est de suivre le texte pas à pas pour en découvrir le sens, à la fois sa signification et sa direction : que veulent dire les « mots » - ici les idéogrammes – et vers quoi conduisent-ils les lecteurs que nous sommes ? »
Passé simple et imparfait dans les traductions du Nouveau Testament : Quelques épisodes tirés des Evangiles
Cet article d’A-M SANTIN-GUETTIER (Université du Maine, USA) procède à un examen linguistique de la fonction de l’imparfait dans quelques récits de miracles du Nouveau Testament. Il en interroge les incidences pragmatiques, développant l’hypothèse que l’emploi de ce temps comporterait une dimension théologique attirant l’attention sur la dimension proprement religieuse du miracle.