Argument
La maison, en tant que territoire privilégié de l’enfance quelle que soit sa configuration propre, constitue pour l’enfant un espace singulier, porteur des traces et de la mémoire de ce qui en ses murs a été perçu, vécu, reçu, rejeté, mémorisé, transformé, ou pas. Par-delà toute spécificité d’ordre domestique, cet espace privilégié est susceptible de faire lieu et lien pour un sujet, dans la mesure où la maison réfère pour chacun aux marqueurs de l’enfance et de ses territoires.
Dans cette perspective, s’interroger sur le rapport à l’espace de vie, comme cellule domestique et privée, ainsi qu’aux lieux d’identification, tant géographiques, familiaux, religieux, culturels que sociaux auxquels le sujet peut s’affilier tout au long d’une existence, nous amènera à nous questionner sur certaines situations historiques, de même que sur les enjeux mémoriels et identitaires qui se jouent et se nouent, aussi, dans le rapport aux territoires, réels, concrets et imaginaires, de même que dans celui des espaces familiers, passés et intimes, qui ne cessent au présent de faire retour, sur la scène du monde des représentations ou dans ses dessous toujours plus refoulés.