Étudiantes en Licence d'Histoire devant un manuscrit des Archives de Lyon

Projet étudiant aux Archives de Lyon

Collaboration entre voisins pour la Licence d’Histoire et les Archives de Lyon, qui se trouvent de l’autre côté de la gare Perrache, en face du campus Saint-Paul de l’UCLy.

Cette année, les L2 de la Licence d’Histoire jouent les enquêteurs aux Archives de Lyon afin de dresser un portrait social et culturel de la ville de Lyon entre 1523 et 1525. En effet, Lyon était l’une des premières cités du royaume de France en cette période de sixième guerre d’Italie (1521-1526). Les étudiantes et étudiants d’Histoire doivent notamment étudier comment la ville vit suite à la défaite de la bataille de Pavie (24 février 1525), dont on commémorera les 500 ans en 2025.

Écrire un article pour les Archives de Lyon

Dans le cadre du cours Projet collectif, les L2 de la Licence d’Histoire doivent écrire, par groupes de 3 ou 4, un article. Il sera à terme publié sur le carnet de recherche Hypotheses.fr des Archives municipales de Lyon.

Chaque groupe a tiré un sujet au sort, qui les a envoyés vers des documents inconnus des Archives de Lyon à déchiffrer. Déchiffrer est en effet le bon mot ici, car les étudiants sont confrontés à des écritures manuscrites du XVIe siècle.

Afin de décoder ces documents et de rédiger leur article, les étudiantes et étudiants assistent à six cours, pour les guider, aux Archives de Lyon. Ils peuvent également venir seuls travailler aux Archives entre les cours. Julien GUINAND, leur professeur et Directeur Pédagogique de la Licence d’Histoire, aide au déchiffrage, donne des explications sur les documents, le contexte, guide les étudiants pour la rédaction de l’article :

  • Des pistes de sujet
  • L’agencement des différentes parties, de la structure
  • La mise à disposition d’une méthode

À l’occasion du cours du 24 octobre 2023, Tristan VUILLET, archiviste et responsable de la salle de lecture des Archives, a présenté aux étudiants la reproduction de la plus ancienne carte de Lyon connue à ce jour. Un plan, dit scénographique, sur lequel on peut voir des représentations de scènes de vie, parfois réalistes, parfois humoristiques. On estime ce plan au milieu du XVIe siècle (1550). Néanmoins, il n’y a aucun élément de datation sur la carte. On ne sait toujours pas quand elle a été réalisée, ni par qui, ni pour qui.

Les retours des étudiants à chaud

Nous sommes allés à la rencontre des étudiantes et étudiants d’Histoire pendant leur cours de Projet collectif aux Archives municipales de Lyon. Chaque groupe travaille sur un document différent. Toujours en rapport avec la vie économique et sociale de Lyon pendant les guerres d’Italie, et plus précisément la bataille de Pavie.

La vie économique de Lyon

Le premier groupe que nous avons rencontré travaille sur un cahier de compte de 1523. « À cette époque, François Ier se rend à Lyon pour la guerre d’Italie » explique Gaspard. Ce cahier de compte transcrit, par quartier, tous les Lyonnais faisant partie des Pennons. Les Pennons désignaient une organisation civile lyonnaise ayant pour but de défendre la cité. Chaque quartier devait fournir un certain nombre d’hommes. Emmanuella ajoute que l’enjeu de l’étude est de voir la dimension sociale, le type de personnes chargées de faire la garde, en fonction des quartiers. Le tout dans un contexte de guerre. Enfin, Mélisande nous expose leur travail sur les quartiers populaires et bourgeois de l’époque : « On voit que Lyon était la première place forte du royaume ».

Côté économie toujours, Tess et Marie étudient le livre des recettes et dépenses de la ville entre 1524 et 1525. Cela leur donne des informations sur le contexte de la France et de Lyon dans ces années-Là. Les étudiantes confient que le déchiffrage est très compliqué.

L’économie de la ville, c’est aussi le commerce. Quentin, Louis et Rémi étudient un texte de 1524 sur les foires de Lyon. Prix, marchandises échangées (souvent des épices) … Les chiffres sont parfois écrits en chiffres romains, parfois en chiffres arabes et parfois écrits en toutes lettres. Ce qui rend le déchiffrage particulièrement difficile.

Les chantiers dans les Archives de Lyon

Un autre groupe travaille sur le Château de Pierre Scize. Aujourd’hui disparu, il occupait une place stratégique à l’entrée ouest de Lyon, face à la Saône. Les étudiants ont comme document à étudier un compte rendu des cahiers de travaux. Ce que les ouvriers ont fait la semaine passée, ce qu’ils vont faire la semaine suivante. Ils connaissent le nombre d’ouvriers et leurs salaires. « C’est intéressant à déchiffrer. C’est une enquête » explique Corentin.

La groupe de Camille, Anna et Onalie font de l’histoire sociale et culturelle en retraçant la vie d’un ouvrier pendant un an, à travers ses chantiers. Pour cela, elles ont un document de justificatifs de paiements à des maçons, des manœuvres… C’est ce que l’on appelle de la micro-histoire.

La vie politique en temps de guerre

Enfin, certains groupes se penchent sur l’histoire politique de la ville. Les Archives de Lyon ont mis à leur disposition les registres municipaux entre 1524 et 1525. La compilation de toutes les réunions du Consulat de Lyon. Mya, Maëlys, Pauline et Joséphine explorent à travers ces documents quelques journées après la bataille de Pavie (24 février 1525).

Le dernier groupe que nous avons rencontré ce jour-là, Shamsha, Shakira et Delya, travaille sur les consuls de la ville de Lyon. Ils avaient pour charge la direction de la ville. Elles recherchent les noms qui ressortent le plus, regardent s’ils sont connus, et tentent d’en tirer une petite biographie.

Un projet des plus intéressants pour les L2, qui sont confrontés à d’authentiques documents d’époque des Archives de Lyon afin de peindre un tableau de la ville entre 1523 et 1525.

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