Accompagner les handicaps invisibles

L’accompagnement des étudiants et personnels handicapés est depuis plusieurs années une priorité pour l’UCLy. A l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, l’université a organisé une rencontre et des échanges avec un thème central : Le handicap invisible. Comment accueillir au mieux les personnes handicapées sur nos campus, aussi bien parmi les personnels que les étudiants ?

Repenser le champ du handicap

Longtemps réduits à l’aménagement des lieux pour les personnes à mobilité réduite, la définition du handicap a pris une nouvelle dimension ces dernières années. « Les handicaps invisibles représentent 80% des personnes en situation de handicap » explique Nicole Saunier, de l’AGEFIPH Auvergne-Rhônes-Alpes.

Maladies chroniques, particularités neurologiques, troubles de santé mentale ou séquelles durables... De nombreux troubles longtemps dissimulés ou ignorés exigent aujourd’hui de nouvelles adaptations. « On observe une entrée dans le cadre du handicap de choses qui relevaient auparavant de la psychologie » note le Pr. Patrick Ange Raoult, psychologue clinicien et professeur de psychopathologie de l’UCLy. La notion de handicap est aujourd'hui indissociable des particularités neurologiques (TSA, troubles dys, TDAH…) mais aussi des problématiques de santé mentale comme la dépression ou le burn-out.

Face à la variété de ces situations, qu’elles soient permanentes ou temporaires, le handicap est devenu une généralité de notre vie. La normalité elle-même est une période transitoire, dans un contexte donné. Au cours de notre vie, nous pourrions tous connaître le handicap.

Patrick Ange Raoult

Cette démarche holistique d'inclusion du handicap commence à porter ses fruits. Ce qui était hier relégué comme faiblesse à effacer par les personnes en situation de handicap doit désormais être pris en compte sur le lieu de travail.

Pourtant, de nombreuses personnes hésitent toujours à dévoiler un handicap. Il reste aujourd'hui difficile de demander des adaptations, par peur d’être jugé, ou écarté. « Ce qui est important pour nous, ce n’est souvent pas tant la forme du handicap que la perception de l’environnement » explique Patrick Ange Raoult. Normaliser l’adaptation au handicap au travail est donc un travail collectif de sensibilisation à réaliser au sein de chaque équipe. « Nous avons une responsabilité d’aide à nos collègues. Celle de les aider à exercer leur métier du mieux possible » explique Nathalie Lamoureux, directrice des Ressources Humaines de l’UCLy. « Non pas dans la recherche de la performance mais dans la convivialité et l’entraide. »

Les étudiants, un public à part

Une évolution similaire informe le travail de l’UCLy auprès de ses étudiants en situation de handicap. Là encore, le handicap est souvent discret, voire caché. « Parmi les étudiants qui nous suivons, nous trouvons environ 30% de troubles dys et 40% de troubles psychologiques » remarque Angélique Hénault, responsable de la mission handicap de l’UCLy. « Les études sont un moment à part de la vie, et l’accompagnement doit le refléter. Avec une dyslexie par exemple, il est souvent plus difficile de s’adapter à l’université qu’au monde du travail… »

Etudiants de l'UCLy sont suivis par la mission handicap

4,9% des étudiants de l’UCLy sont suivis par la mission handicap, contre 2,2% dans l’enseignement supérieur public.

Loin de se contenter de distribuer des tiers-temps aux examens, la mission handicap de l'UCLy développe une approche au cas par cas. L'objectif: prendre en compte la vie académique mais aussi la vie quotidienne et sociale. « L’accompagnement ne s’arrête pas aux amphis et aux examens ! Notre rôle, c’est d’accepter le handicap dans son contexte. Partir des conséquences aujourd’hui pour savoir quelle adaptation est nécessaire demain. C’est la seule question qui compte. »

Quelques définitions

  • TSA : Troubles du spectre de l'autisme

    Autrefois appelé « Troubles Envahissants du Développement », les troubles du spectre de l’autisme recouvrent un ensemble de symptômes qui affectent en particulier les interactions sociales et s’accompagnent souvent de particularités sensorielles.

  • Troubles dys

    Les troubles dys sont des troubles spécifiques des apprentissages. La plus connue, la dyslexie, affecte par exemple la compréhension et la vitesse de lecture et d’écriture (on peut également parler de dysorthographie). Les autres troublent dys incluent la dyscalculie (activités numériques), la dyspraxie (activités motrices) ou encore la dyslalie (élocuation)…Ces troubles spécifiques n’affectent pas l’ensemble du fonctionnement cognitif et les personnes dys n’ont pas de déficience intellectuelle globale.

  • TDA-H : Trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité

    Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Ce trouble du développement se manifeste pendant l’enfance.

    Ce trouble du développement se manifeste pendant l’enfance. Les symptômes sont variés en fonction des personnes. Le déficit de l’attention  peut prendre plusieurs formes, comme être perdu dans ses pensée et un décrochage total du monde (forme sans hyperactivité). Les formes les plus connues incluent une hyperactivité motrice ou une forte impulsivité.

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Tout au long de vos études, la Mission Handicap de l’UCLy vous accompagne pour vous permettre d’assurer au mieux le déroulement de votre apprentissage.

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