Axe 1
« L’Édit de pacification du 13 avril 1598 (dit Édit de Nantes) : une expérience française des droits de l’homme »
En parlant de l’expérience française en matière de droits de l’homme, il est coutumier que l’on se réfère à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 et aux idées des Lumières qui ont présidé à son avènement. Cependant, les origines de la modernité française en matière de droits de l’homme sont aussi à être recherchées dans les guerres de Religion que la France a connues et à l’issue desquelles va se dégager une véritable stratégie de sortie de crise, à savoir l’adoption de l’Édit de pacification de Nantes de 1598. Et c’est finalement ce texte, adopté sous la pression des événements, qui tient pratiquement lieu d’expérience inaugurale de ce que l’on considère comme étant la tradition française en matière de droits de l’homme.
Aussi, importe-t-il de l’étudier dans son contenu même en vue de mesurer l’intérêt ainsi que la portée des droits humains individuels et collectifs qu’il consacre, tout en dégageant les enjeux majeurs qui s’y rapportent (I). En remontant ainsi à l’Édit de Nantes comme une expérience inaugurale de la modernité des droits de l’homme en France, nous verrons également comment les déclarants de 1789, qui restent marqués principalement par les idées des Lumières et par l’expérience américaine de 1776, auront aussi repris à leur compte certains droits déjà consacrés par le texte de 1598 (II).
M. Roger K. KOUDÉ
Professeur de Droit international à l’Institut des droits de l’homme de Lyon (IDHL) et Titulaire de la Chaire Unesco « Mémoire, Cultures et Interculturalité », il est membre de l'Unité de Recherche Confluence : Sciences et Humanités EA 1598 (Groupe de Recherche 6 « Étude des normes en contexte juridique, politique et social »).
Ses travaux de recherche et d’enseignement portent principalement sur la justice pénale internationale, le droit international humanitaire, le droit international des droits de l’homme, la géopolitique et la géostratégie internationales. Son dernier ouvrage, intitulé La guerre russo-ukrainienne : enjeux et perspectives (Dir.), est publié aux Editions des Archives Contemporaines, Paris, 5/2025, 136 p.
Le Professeur Roger K. Koudé est par ailleurs expert auprès des organisations internationales et Professeur invité auprès de plusieurs universités en Afrique, en Europe ainsi qu'au Proche et au Moyen-Orient.
Axe 2
« Refuser la coexistence religieuse : la Révocation de l’édit de Nantes (1685) »
En 1685, Louis XIV mettait un terme à 87 ans de coexistence entre catholiques et protestants en révoquant l’édit de Nantes. Officiellement à cette date, le royaume ne comptait plus de calvinistes que le « Roi-Soleil » considérait comme des hérétiques. Selon lui, ils avaient été tous convertis, ils étaient tous redevenus catholiques, que ce soit par la contrainte politique, économique et militaire, ou par un militantisme catholique déployé depuis une trentaine d’années.
Il refermait une parenthèse qui avait permis de voir se développer deux confessions dans un royaume où la religion officielle demeurait le catholicisme, modernité politico-religieuse choisie à l’aune des guerres de Religion en 1598. La révocation était en germe dans l’édit de Nantes lui-même, édit de temporisation qui appelait à la réunification confessionnelle du royaume au bénéfice de la paix qu’il mettait en place.
L’objet de cette conférence sera de comprendre le processus d’exclusion progressif des réformés français qui subirent en 1685 la suppression du cadre légal qui leur avait donné un statut dans la société française. Comment le royaume est-il passé d’une coexistence assumée à une intransigeance religieuse caractéristique du règne de Louis XIV ?
M. Pierre-Jean Souriac
Maître de conférences en histoire moderne à l’Université Jean Moulin-Lyon 3 et membre du Laboratoire Historique Rhône-Alpes [LARHRA, UMR 5190], Pierre-Jean Souriac travaille sur les conflits religieux entre catholiques et protestants aux XVIè et XVII è siècle. Sa thèse portait sur l’effort de guerre en Midi toulousain durant les guerres de Religion, et il a récemment soutenu une HDR sur la question du potentiel militaire protestant et plus particulièrement les places de sûreté comme outil de pacification par les armes.
Mercredi 19 novembre 2025 de 18h à 20h
Amphi Jean Paul II
23, Place Carnot, 69002 Lyon
La Faculté propose une licence de Lettres modernes,une licence d’Histoire, une prépa IEP et un Bachelor Développement Touristique.
La Licence d’Histoire propose deux parcours en géopolitique et géographie.
Créée en 2007, cette Chaire a pour objectif principal d’engager une réflexion de fond sur les enjeux de l’interculturalité et en particulier sur la place et l’évolution des sociétés à l’heure de la mondialisation.