
Julianne : Stage à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne
Après une classe préparatoire au concours des beaux-arts, Julianne a intégré la Licence de Lettres modernes afin « d’élargir [ses] connaissances en littérature » et « d’approfondir [sa] culture générale ».
Lettres modernes Témoignages Choisir son orientation
mise à jour le 17 avril 2025
UCLy
En deuxième année de Lettres modernes mineure Métiers de la culture, les étudiants doivent effectuer un stage en accueil des publics. Julianne a choisi l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne pour son stage.
Pourquoi avez-vous choisi la mineure Métiers de la Culture ? Qu’apporte-t-elle à votre formation en Lettres Modernes ?
J’ai toujours eu un fort attrait pour les arts et ai voulu en faire mon métier. Suite à l’obtention de mon bac, j’ai décidé de suivre une classe préparatoire aux concours de l’École des beaux-arts à Cherbourg, en Normandie. L’année a été très riche en enseignements autant théoriques que personnels. Suite à cette année préparatoire, je me suis rendu compte que je n’avais pas envie de me limiter aux arts graphiques. Est donc née en moi l’envie de me rapprocher des Lettres.
J’ai trouvé sur Parcoursup la Licence de Lettres modernes mineure Métiers de la culture. Je me suis dit que c’était un très bon compromis pour continuer dans ma démarche artistique. Je vois dans cette Licence deux apprentissages :
- La majeure Lettres modernes m’apporte énormément au niveau de ma culture générale.
- La mineure a un rôle plus professionnalisant. Je me projette plus dans des métiers culturels que littéraires.
Vous effectuez actuellement votre stage à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne. Pouvez-vous nous présenter cette institution et son rôle ?
L’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne a ouvert ses portes en 2008. Il s’agit d’une institution qui relie le FRAC (fonds régional d’art contemporain) de la région Rhône-Alpes et l’ancien Nouveau Musée. L’institut met en place des expositions avec des œuvres de prêt et des œuvres issues du fonds de collection permanent. L’IAC fait partie des institutions qui accueillent chaque année la biennale d’art contemporain de Lyon.
Quelles sont vos missions au sein de l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne ?
J’ai plusieurs missions au sein de l’institut. Je dois avant tout surveiller le public, veiller à sa sécurité et à celle des œuvres. À celui-ci est couplée un peu de maintenance. Je circule dans l’exposition pour vérifier la propreté et la qualité des différents espaces. Je dois signaler s'il y a un problème (rétroprojecteur en panne, altération d’une œuvre…) et je fais remonter de potentielles remarques des visiteurs qui peuvent être utiles pour l’exposition.
Enfin, j’ai un rôle de médiation. Les surveillants de salle n’ont habituellement pas de médiation à effectuer ; mais dans l’exposition de l’IAC, il n’y a pas de cartel. C’est un choix du commissaire d’exposition. Ainsi, je suis amenée à répondre aux questions des visiteurs, à leur expliquer une œuvre, etc.
Nous sommes deux surveillants pour toute l’exposition. Ce stage me permet d’avoir des discussions longues et approfondies avec certains visiteurs sur les œuvres ou sur l’art en général. C’est très agréable et enrichissant.
Vue d'exposition de Kapwani Kiwanga, The Marias, 2020. in the hours between dawns, Institut d’art contemporain, Villeurbanne, 2025. Collection IAC © ADAGP, Paris, 2025. Photo : Thomas Lannes.
Quels défis avez-vous rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?
Le plus grand défi est sûrement d’oser reprendre des visiteurs. Certains sont irrespectueux avec des œuvres (c’est rare mais cela arrive). Au début, je n’osais pas vraiment reprendre certains comportements irrespectueux. Puis petit à petit j’ai pris de l’assurance et j’ai réussi à être ferme avec eux.
Par exemple, certaines œuvres de l’exposition présentent des corps nus, certains visiteurs ont des gestes très déplacés. Il faut tout de suite arrêter cela et ne pas hésiter à demander de l’aide, voire exclure le visiteur si son comportement ne change pas.
En quoi votre formation en Lettres Modernes et votre mineure Métiers de la Culture vous ont-elles préparée à ce stage ?
Le cours de médiation culturelle que nous avons eu au semestre 3 m’a grandement aidée. Je savais ce qu’était la médiation culturelle mais ce cours m’a permis de mettre en place des techniques pour créer un lien avec le visiteur (poser des questions sur son ressenti, son interprétation, etc.). Ainsi, mes échanges avec les visiteurs ne se limitent pas à des informations pratiques. Ils deviennent acteurs de l’exposition, pas seulement spectateurs.
Quelles compétences spécifiques avez-vous développées au cours de cette expérience ?
J’ai pu améliorer mon esprit de synthèse et surtout mes compétences en médiation. Je dois vraiment connaître l’exposition sur le bout des doigts pour répondre aux besoins du visiteur. Cela ne sert à rien de faire part de toutes mes connaissances en art si la question tourne autour d’une seule œuvre, par exemple.
J’essaye d’être claire et concise, mais surtout de m’adapter à chaque demande. Il faut savoir adapter nos réponses même si c’est parfois frustrant de ne pas pouvoir parler de tout ce que l’on sait sur l’artiste ou l’œuvre.
Ce stage a-t-il confirmé ou fait évoluer votre projet professionnel ?
J’ai pendant longtemps souhaité faire de la médiation culturelle. J’aime beaucoup partager mes connaissances et échanger avec les visiteurs pour avoir plusieurs points de vue. Cette expérience m’a permis d’expérimenter cela et de confirmer que c’est toujours un milieu qui m’attire. Mais je ne suis pas fermée aux autres opportunités.
Après cette première immersion dans le milieu de l’art contemporain, aimeriez-vous poursuivre dans ce domaine ou explorer d’autres secteurs culturels ?
Je souhaite continuer à découvrir d’autres secteurs culturels. J’aimerais beaucoup travailler dans des institutions comme le musée des Beaux-Arts, mais également dans des musées plus historiques comme le Lugdunum. Je suis très ouverte aux nouvelles expériences, que ce soit dans la musique, le cinéma, la danse… Il y a plein de domaines que je n’ai pas encore découverts et je voudrais remédier à cela.
Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui hésitent à choisir la mineure Métiers de la Culture ?
Je leur conseillerais de ne pas oublier que la majeure est en Lettres. Au début, j’ai fait l’erreur de m’attacher plus à la mineure qu’à la majeure. Ce n’est pas nécessairement un problème mais je me suis sentie un peu dépassée au milieu de la première année.
De plus, la mineure Métiers de la culture apporte beaucoup de connaissances théoriques, surtout en première année. C’est parfois assez difficile à suivre. Cependant, il faut garder en tête que ces connaissances sont nécessaires et qu’elles vont nous servir pour la suite. En deuxième année nous devons mener la conduite d’un projet culturel. On passe à la pratique, et c’est très enrichissant !
Dans le cadre du cours Conduite de projet culturel, les L2 de Lettres modernes mineure Métiers de la culture proposent un projet en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Lyon : Un parcours guidé au sein du musée dans lequel les étudiants invitent le public à découvrir les œuvres sous une nouvelle approche en mélangeant les pratiques artistiques.
À 24 ans, Marie Priscille, ancienne étudiante de la Licence de Lettres modernes de l’UCLy, est Chargée de la promotion des collections au Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, à Abidjan.