Hommage aux détenus déportés de la prison Saint-Paul

Une plaque commémorative placée sur le mur de l’UCLy, cours Suchet, rend hommage aux 720 détenus de la prison Saint-Paul, déportés au camp de concentration de Dachau en juin 1944. Plus de la moitié de ces hommes et adolescents ne sont jamais revenus chez eux. Le plus jeune d'entre eux n'avait que quinze ans !

Une plaque commémorative au 33 cours Suchet, en mémoire des déportés jusqu'au camp de concentration de Dachau

Le 1er juillet dernier dans la cour pavée du campus Saint-Paul, au 33 cours Suchet, s’est déroulée une cérémonie d’hommage aux prisonniers de la prison déportés à Dachau sous l’Occupation. Une cinquantaine de personnes avait pris place dans la cour, des anciens combattants et déportés, des familles, les autorités politiques, civiles et religieuses…

En 2021, l’Association des rescapés de Montluc avait demandé au Préfet de région et du Rhône, Pascal Mailhos, qu’une plaque soit portée sur le mur de l’ancienne prison afin que reste en mémoire ce funeste jour du 29 juin 1944.

Cette plaque commémorative a donc été dévoilée en juillet dernier par le préfet de région et du Rhône, le Recteur de l’UCLy et un témoin, Andrée Gaillard, 87 ans, fille de résistants. Le père de cette dernière, Auguste Gaillard « fut livré comme les 719 internés de la prison Saint-Paul par l’administration pénitentiaire à la Wehrmacht », témoigne avec émotion Andrée Gaillard qui a connu elle-même la geôle à seulement 8 ans. Arrêtée avec sa mère en mars 1944 par la milice et la Gestapo alors qu’elles se rendent à une réunion clandestine, elles sont conduites à l’École de santé militaire, puis à la prison de Montluc où Andrée Gaillard restera un mois. Sa mère sera déportée à Ravensbrück et n’en reviendra qu’après l’Armistice. Son père quant à lui décédera dans le camp comme 397 autres prisonniers.

« Raconter, transmettre, comprendre »

Qui étaient ces prisonniers de Saint-Paul ? « Ils étaient résistants, combattants, juifs, communistes, anarchistes… Ils étaient avant tout innocents… Des pères, des frères, des mères, des sœurs. Ils se sont battus contre l’occupant pour un idéal, pour les valeurs de la France, et surtout pour notre liberté. Et pour cela, ils ont été envoyés vers la mort… » déclare le Recteur Olivier Artus qui poursuit : « Il y a 6 ans, déjà, notre Université catholique a œuvré pour contribuer au devoir de mémoire et afin que soit donnée à voir la vérité sur l’exécution des huit résistants fusillés sur les ordres de Vichy. Et à travers eux, l’histoire de ces lieux. »

Deux étudiantes de l’Université, Axelle Junet, en Licence de Lettres modernes et Anna Schwartzel, en Licence de Droit et référente junior de l’UCLy pour la Défense et la Sécurité nationale, ont déposé une gerbe de fleurs devant la plaque commémorative. « Raconter, transmettre, comprendre. Ne jamais oublier, 78 ans après », conclut le Recteur Olivier Artus.

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