Jeanne, directrice de communication du magazine Mouvement

Jeanne : directrice de la communication et des partenariats pour le magazine Mouvement

Licence de Lettres modernes, Master Métiers du livre et de l’édition, alternances, premier emploi, évolutions... Jeanne revient pour nous sur son parcours.

Après son bac L, Jeanne s’est tournée vers la Licence de Lettres modernes de l’UCLy, mineure Littérature renforcée. Aujourd’hui elle est directrice de la communication et des partenariats pour le magazine Mouvement.

Vous avez fait un master Métiers du livre et de l’édition après votre licence à l’UCLy. Pour quelle raison avez-vous fait ce choix ? Que vous a apporté ce master ?

Je me suis orientée vers le Master Métiers du livre et de l’édition car je voulais un parcours professionnalisant, qui me préparerait concrètement à un métier. J’ai un temps envisagé de devenir libraire, mais j’ai finalement choisi la voie de l’édition, qui offrait des débouchés plus variés. Le master me permettait une marge de manœuvre plus large et davantage de possibilités d’entreprendre. Je suis partie à Paris, à l’université Paris-Nanterre, pour suivre ce cursus.

C’est un master en alternance, partagé entre des cours à l’université, à la fois professionnalisants et théoriques, et une immersion en entreprise. Les enseignements offraient une vraie prise de recul sur ce que sont l’édition, le rôle de l’éditeur, les différents acteurs du secteur et leurs interactions. Nous avions déjà abordé ces questions en licence, notamment dans le cours de Madame Volpilhac, qui nous avait fait découvrir les théories de Pierre Bourdieu, très utiles pour moi par la suite. L’alternance se déroulait sur la moitié de la semaine.

Dans quelle entreprise avez-vous effectué votre alternance ?

J’ai été recrutée dans une maison d’édition scientifique nommée Quae, associée à plusieurs instituts de recherche comme l’INRAE, l’IFREMER et le CIRAD. Ils mènent des recherches en agronomie, alimentation, éthologie, océanographie… Ils publient aussi bien des ouvrages destinés au grand public que des livres spécialisés pour les chercheurs.

J’y suis restée une année au poste de chargée de promotion et de web marketing. Je m’occupais de diffuser les publications, de rédiger des communiqués de presse, de contacter des journalistes et toutes personnes susceptibles de relayer les ouvrages.

Lors de ma deuxième année de master, j’ai intégré une autre structure, dans laquelle je travaille encore aujourd’hui : le magazine culturel indépendant Mouvement.

Avez-vous rencontré des difficultés dans vos recherches de master et d’alternance ?

L’entrée en master n’a pas été simple. Il faut beaucoup de détermination, et une certaine expérience professionnelle est souvent requise, surtout dans un master en alternance. Je n’avais pas encore d’expérience dans l’édition à proprement parler, même si j’avais travaillé comme stagiaire et employée en librairie. Il ne faut surtout pas sous-estimer la valeur des stages, même facultatifs. Ils sont extrêmement précieux.

Trouver une alternance a également été un vrai défi. C’est possible, mais cela demande beaucoup de travail et de persévérance. J’ai accepté la première entreprise qui m’a ouvert ses portes, même si ce n’était pas celle que je visais au départ, pour pouvoir mettre un pied dans le milieu. Et cette première expérience m’a permis, l’année suivante, de décrocher l’alternance de mes rêves.

Vous avez eu plusieurs postes au sein du magazine Mouvement, jusqu’à devenir directrice de la communication. Expliquez-nous cette évolution.

Chaque année, le magazine Mouvement recrute un.e alternant.e en communication et partenariats. J’ai d’abord été engagée en tant qu’assistante chargée de communication et partenariats en alternance. C’était un poste intense, car Mouvement est une petite structure de six personnes : les missions étaient nombreuses, très variées, et donc particulièrement formatrices.

J’étais en appui sur les partenariats existants et je cherchais aussi de nouveaux partenaires. Je gérais également les réseaux sociaux, la newsletter, et faisais de la veille sur les pratiques de communication dans d’autres médias culturels. À la fin de l’année, l’équipe a souhaité me garder. J’ai alors continué en CDD, avec plus de responsabilités, notamment la gestion directe de mes propres partenariats. Ce métier repose sur une forte dimension relationnelle. Les collaborations se construisent dans la durée et les partenariats doivent être renouvelés chaque année. Chacun finit par gérer son propre « portefeuille ».

Puis, à la suite du départ de ma responsable de communication, on m’a proposé de reprendre son poste. Je suis aujourd’hui directrice de la communication et des partenariats pour le magazine Mouvement.

Depuis cette prise de poste, mes responsabilités ont beaucoup évolué. Je participe désormais à la stratégie globale du magazine :

  • Développement
  • Investissements digitaux
  • Production vidéo
  • Définition des orientations en matière de partenariats…

J’ai aussi expérimenté le recrutement. En effet, j’ai embauché deux alternantes l’an dernier, et nous sommes actuellement en période de recrutement. Je touche aux ressources humaines, au développement, à la communication, au commercial, aux relations presse, à la représentation du magazine auprès des partenaires, et même à l’événementiel, car nous organisons aussi des soirées. C’est un poste très transversal.

Pouvez-vous nous présenter le magazine Mouvement ?

Mouvement est un magazine culturel pluridisciplinaire consacré à la création contemporaine. Il couvre les arts visuels, le cinéma, la photographie… Nous nous intéressons surtout aux artistes vivants et émergents.

Notre ligne éditoriale se situe au croisement entre culture et société. Le magazine papier, trimestriel, propose des formats longs : entretiens, enquêtes, reportages, portfolios. C’est un journalisme narratif, inspiré des formats anglo-saxons, avec des angles originaux et décalés qui font notre singularité. Nous avons également un site internet, qui permet une autre temporalité. Les articles y sont plus courts, publiés presque quotidiennement. Il s’agit de critiques de spectacles, d’entretiens, d’actualités culturelles...

Le financement repose sur plusieurs sources : abonnements, ventes papier, et publicité. Cette dernière, souvent liée à nos partenariats, participe au financement de nos activités. Cela implique une grande responsabilité. Ces partenariats financent notamment l’impression du magazine et une grande partie de notre activité.

Couvertures du magazine Mouvement

Comment faites-vous pour faire perdurer le magazine Mouvement et maintenir son indépendance malgré le déclin de la presse papier, la baisse des subventions culturelles et les défis du journalisme contemporain ?

Le magazine existe depuis 30 ans. Il a connu une faillite avant d’être relancé il y a dix ans par l’équipe actuelle, avec une nouvelle formule. Sa pérennité tient à une gestion rigoureuse en interne. Il faut de vraies compétences en gestion d’entreprise pour faire vivre un média culturel indépendant aujourd’hui.

Nous évoluons dans un contexte difficile. La culture est attaquée par certains discours politiques, et les subventions se raréfient. Pourtant, nous défendons une culture subventionnée et accessible à toutes et tous. Mais, les coupes budgétaires affectent directement nos partenaires : moins de programmation, moins de soutien aux artistes, des billets plus chers, moins de moyens pour la communication… Or, sans communication, il y a moins de partenariats, ce qui menace aussi notre survie.

Face à cela, nous faisons le choix d’une ligne éditoriale forte, avec un regard critique affirmé. Nous tenons à distinguer clairement critique et promotion. Nous ne faisons pas de publicité pour les artistes : nous faisons du journalisme. Même dans le cadre d’un partenariat, nous gardons notre objectivité. Le vrai défi, c’est donc de concilier notre déontologie journalistique avec des impératifs de financement.

Que vous ont apporté vos années d’études en Lettres modernes à l’UCLy ?

La Licence de Lettres modernes m’a apporté une solide culture littéraire. Elle m’a donné des clés de lecture et d’analyse que j’utilise encore aujourd’hui dans le cadre de mon travail dans les médias. Elle m’a permis de comprendre ce qu’est une ligne éditoriale, comment fonctionne le monde de l’édition, ses acteurs, ses enjeux.

J’ai aussi acquis une méthode de travail qui m’est toujours utile. Le parcours culturel proposé a été un atout majeur. Il m’a permis de découvrir de nombreux artistes et de me construire une culture du spectacle vivant que je n’aurais pas pu développer autrement, faute de moyens.

Quels conseils donneriez-vous aux futurs étudiants ?

Multipliez les expériences dans des milieux variés, en fonction de ce qui vous attire. L’expérience compte énormément aux yeux des employeurs. De plus, c’est aussi ce qui vous permettra de mieux vous connaître, de préciser vos envies, et de mieux comprendre les réalités du monde du travail.

Cassandra : des Lettres modernes à la communication culturelle, en passant par Sciences Po Ancienne étudiante de Lettres modernes travaillant dans la communication culturelle

Vous souhaitez vous orienter vers les métiers de la communication culturelle, mais vous ne savez pas quelles études choisir ? Découvrez le témoignage de Cassandra, diplômée en 2021 de la Licence de Lettres modernes, elle est aujourd’hui attachée de presse pour une grande institution française.

Perrine a choisi les métiers du livre après sa Licence de Lettres modernes Perrine : ancienne étudiante de Lettres modernes en Master Métiers du livre et de l'édition

Découvrez le témoignage et le parcours de Perrine, ancienne étudiante de la Licence de Lettres modernes mineure Littérature renforcée qui a choisi de s’orienter vers les métiers du livre et de l’édition.