Patrice Chocholski soutiendra sa thèse le lundi 26 mai 2025 à 14h00 en salle Ozanam (K025-026, Campus Carnot).
Directrice de thèse : Marie-Hélène Robert
Jury :
- Michel YOUNES, président, Université Catholique de Lyon (UCLy)
- Marie-Hélène ROBERT, directrice, UCLy
- Edouard ROBBERECHTS, UCLy et I.E.C.J., Aix-en-Provence
- Bruno GAUTIER, Institut Catholique de Toulouse
- Jacques SERVAIS, Casa Balthasar, Rome
Résumé de la thèse
L’archétype de Logos (Verbe) a acquis ses lettres de noblesses dans l’histoire de la théologie chrétienne, car il permet d’articuler la singularité à l’universalité, dans la personne de Jésus-Christ sur le plan de la révélation, du salut et de la création. Ce concept s’avère particulièrement utile en théologie des religions. Cependant la philosophie grecque du logos a souvent conduit la théologie dans des impasses.
La présente étude s’appuie sur un dialogue entre le théologien H. U. von Balthasar et les philosophes F. Ebner et M. Buber, afin de penser le Verbe à nouveaux frais, à partir de ses significations hébraïques et bibliques. L’intuition d’une « alternativité de la Parole » ouvre la théologie à un chantier nouveau, s’inspirant de philosophies accordant une importance première aux relations et aux connexions plutôt qu’aux substances - qui en adviennent -. Mais ces relations ne sont pensables qu’à partir de l’expérience et de ses narratives. Le Verbe se dit dans les relations et leurs postures concrètes. Or l’articulation des attitudes relationnelles de justice et miséricorde - transcendantes et/ou immanentes - occupe une place importante dans les grandes traditions religieuses de la planète.
Repenser la théologie à partir des relations et d’un Verbe dialogique oblige la théologie des religions à repartir du lieu théologique de la Parole, constitué concrètement par la relation historique et actuelle du peuple juif avec son Dieu. De fait, des traditions d’Israël, mises fortement en valeur par Buber, posent le caractère incontournable du discernement dialogique de la Parole en acte par les mesures de justice et miséricorde, afin de « toucher au Verbe ».
En quoi l’assomption d’un tel déplacement épistémique induit-il un décalage épistémologique de toute la théologie chrétienne ? Quelle critériologie la théologie des religions est-elle amenée à envisager pour penser l’appel des Nations à entrer dans la haute tension de l’alternativité de justice et miséricorde du Verbe, déjà habitée par Israël et déjà incarnée pleinement dans un fils d’Israël - considéré par les chrétiens comme son paroxysme salutaire - ? Cette recherche conduit à esquisser les contours d’un autre référentiel théologique, après les écueils des théories de substitution et de subsomption.
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