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Une majorité de Français considère notre pays comme vulnérable

En amont de la première édition des Journées de l’UCLy, « Tous vulnérables, comprendre pour agir » du 12 au 13 mai prochain à Lyon, l’Université Catholique de Lyon a chargé l’institut d’études Odoxa de recueillir auprès de Français la perception qu’ils ont de leurs propres vulnérabilités et de celles de notre pays.

Ce sondage réalisé en mars 2022 par Odoxa s’appuie sur un échantillon représentatif de 1005 personnes résidant en France, âgées de 18 ans et plus. Cette enquête met en exergue plusieurs inquiétudes des Français concernant leurs vulnérabilités. Voici les principaux résultats :

LA FRANCE, UN PAYS VULNÉRABLE POUR 52 % DES FRANÇAIS ET PLUS PARTICULIÈREMENT EN MATIÈRE D’ÉNERGIE ET DE RISQUE CLIMATIQUE

Parmi les principales vulnérabilités potentielles du pays, voici le classement des Français :

  • L’énergie (73%) arrive en tête, dans un contexte où la guerre en Ukraine a mis en lumière la dépendance totale de la France en matière de carburants. D’ailleurs, 77% des Français considèrent qu’il est possible que la France connaisse des problèmes d’accès à l’énergie dans les années à venir.
  • Le climat (66%) arrive ensuite puisque 2 Français sur 3 estiment que le pays est vulnérable en termes de risque climatique. 80% pensent que nous pourrions connaître une grande crise climatique dans les années à venir.
  • Maintien de la démocratie, défense et santé préoccupent les Français à parts égales (54%).

Sur ce premier résultat, le Recteur de l’UCLy, Olivier Artus souligne : « Le risque climatique est perçu comme la vulnérabilité majeure. La protection sociale, qui caractérise le système français, est également perçue comme fragile. Les thèmes de notre colloque (écologie, protection sociale) croisent donc les préoccupations majeures des Français. ».

LE SENTIMENT DE VULNÉRABILITÉ EN FRANCE DÉPEND DU REVENU PERÇU

Plus négatifs pour leur pays que pour eux-mêmes, les Français sont seulement 25% à se qualifier de personnes vulnérables. L’essentiel de nos concitoyens (75%) considèrent donc ne pas être vulnérables, mais les chiffres varient surtout en fonction du revenu :

  • 42% des foyers modestes (revenus inférieurs à 1 500 € net par mois) se considèrent comme vulnérables
  • 29% dans la classe moyenne inférieure
  • 20% dans la classe moyenne supérieure
  • 12% dans les foyers les plus aisés (3 500 € et plus).

LES PRINCIPALES CRAINTES DES FRANÇAIS

Manque d’argent, maladie, isolement, sont les principales craintes des français. Dans le classement des personnes interrogées par Odoxa, les thèmes les plus anxiogènes sont :

  • Fragilité financière (45%) et chômage (29%)
    Les vulnérabilités d’ordre économique touchent particulièrement les moins de 50 ans. La majorité d’entre eux se sentent vulnérables en matière de revenus et épargne, et plus du tiers des 25-49 ans en matière de chômage.
  • Santé (41%)
    Logiquement, les plus de 50 ans, et en particulier les 65 ans et plus (47%), sont les plus vulnérables en matière de santé. Mais les 25-34 ans se sentent les plus vulnérables (37%) en matière de problèmes psychologiques, contre seulement 20% des 65 ans et plus.
  • Solitude (31 %)
    Chiffre surprenant, la vulnérabilité en matière de solitude et de lien social est bien davantage ressentie par les 25-34 ans (44%) que par les 65 ans et plus (27%).

On peut supposer que les jeunes générations, avec de nombreux célibataires, étudiants et actifs parfois loin de leurs proches, ont ressenti la privation du lien social liée à la pandémie comme une souffrance. Autrement dit, ils ne sont pas forcément plus seuls, mais ont davantage besoin de ce lien social.

« Il existe un décalage significatif entre la perception de la vulnérabilité personnelle « globale » et la perception de cette vulnérabilité dans les différents domaines. Pour l’exprimer autrement, il semble exister une réticence à se reconnaître vulnérable, alors que beaucoup font néanmoins aujourd’hui l’expérience de la vulnérabilité. L’approche par âge met en évidence sans surprise, des vulnérabilités spécifiques des différentes périodes de la vie (santé chez les plus âgés, solitude ou risque de paupérisation chez les plus jeunes puisque 30% d'entre eux redoutent de devenir SDF) » explique le Recteur de l’UCLy.

LES JEUNES FRANÇAIS, PLUS VULNÉRABLES FACE À 3 SITUATIONS CONCRÈTES

Plus les Français sont jeunes, plus ils se sentent exposés.

  • 23% des Français et 30% des 18-24 ans se sentent exposés au risque de devenir SDF (Sans Domicile Fixe). Plus précisément, 26% des hommes, 27% des employés et ouvriers, 47% des chômeurs mais aussi 18% des cadres
  • 23% des Français et 47% des 18-24 ans se sentent exposés au risque de se retrouver sous emprise psychologique
  • 22% des Français et 30% des 18-24 ans se sentent exposés au risque de devenir dépendants à des substances psychoactives

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LES FRANÇAIS OPTIMISTES FACE À LA VULNÉRABILITÉ ULTIME : LA MORT

Comment les Français acceptent-ils l’idée de la mort ? Les chiffres sont là encore étonnants puisque les femmes espèrent vivre 89,3 ans en moyenne, soit 4 ans de plus que leur espérance de vie statistique. Les hommes eux, sont encore plus nettement plus optimistes et espèrent vivre jusqu’à 93,6 ans, soit quasiment 14 ans de plus que la réalité.

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« Le manque de réalisme concernant la durée de vie est notable. Ces chiffres traduisent une angoisse face à la mort, que l’on cherche à repousser le plus loin possible, au risque de nier cette réalité incontournable. Le corollaire de ce refus de la mort est l’oubli du religieux et donc la marginalisation d’un lieu de réflexion sur le sens ultime de l’existence. » analyse Olivier Artus, Recteur de l’UCLy

74% DES FRANÇAIS SONT CONVAINCUS DE POUVOIR SURMONTER LEURS VULNÉRABILITÉS

Si l'attitude face à la mort semble manquer de réalisme, tel n'est pas le cas face aux autres vulnérabilités. Réalistes, les Français acceptent leurs vulnérabilités (57%) et se montrent plutôt combatifs. Pour faire face à leurs vulnérabilités, les Français sont en quête de sens. La dimension "curative" fait partie de l'attitude très majoritaire face aux vulnérabilités et c’est d’abord dans le lien social, que ce soit dans la famille (78%) ou dans les amis (51%) que les Français le trouvent. Le travail et la réussite arrivent loin derrière (32%) ainsi que les loisirs (27%), avant l’attention aux autres (18%) et enfin la foi ou la religion (11%).

QUEL RÔLE DOIT JOUER LA SOCIÉTÉ FACE AUX VULNÉRABILITÉS ?

Aux yeux des Français, nous ne sommes pas tous égaux et les vulnérabilités ne sont pas nécessairement du fait des individus.

La majorité (53%) considère en effet que la société doit proposer une aide, mais que chacun doit aussi prendre une part de responsabilité. 30% des Français affirment que la société doit protéger tous les individus au maximum, économiquement et socialement. Seuls 15% déclarent qu’elle doit « aider un minimum pour que chacun se sente totalement responsable de sa situation ».

AUPRÈS DE QUI TROUVER DE L’AIDE ?

69% des Français estiment que les associations et le système de protection sociale doivent prendre en charge les vulnérabilités dans la société, avant les entreprises (48%), les responsables religieux (29%) et enfin les responsables politiques (23%).

« En somme, les personnes interrogées gardent une confiance forte vis-à-vis de réalités de proximité repérables (famille, cercle amical, associations, solidarité de voisinage), et expriment une réticence face aux organisations éloignées ou centralisées (État, entreprise). » conclut Olivier Artus, Recteur de l’UCLy

À PROPOS DES JOURNÉES DE L’UCLy

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Depuis toujours, l’Université Catholique de Lyon (UCLy) incarne une haute exigence intellectuelle, une pluralité, des valeurs, et une volonté forte d’ouverture sur la société.

Pour porter l’ambition de la Chaire « Vulnérabilités » et sa volonté de s’articuler avec la société, l’UCLy a décidé de créer un grand rendez-vous, au cœur de Lyon, réunissant des décideurs du monde institutionnel, académique, économique, associatif et entrepreneurial, afin qu’ils puissent croiser leurs regards avec des experts.

Fondée en 1875, l’UCLy est un établissement privé d’enseignement supérieur et de recherche, à but non lucratif. Elle est reconnue d’utilité publique et labellisée Établissement d’Enseignement Supérieur Privé d’Intérêt Général (EESPIG). Très attentive aux évolutions du monde, l’UCLy veut aujourd’hui apporter une réflexion éthique et donner du sens à la transformation de notre société mondialisée.

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