Conférence : « La Bible hébraïque n’est pas le règne de la pensée unique »

Revivez en vidéo la conférence de Sophie Ramond professeure à l’Institut catholique de Paris (ICP), et Olivier Artus (Recteur de l’UCLy), autour de leur dernier livre « Penser les défis contemporains avec la Bible Hébraïque. »

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Faut-il être croyant pour lire la Bible au XXIème siècle ? Pas forcément, selon Sophie Ramond (professeure à l'Institut Catholique de Paris) et Olivier Ramond (Recteur de l'UCLy). Les deux théologiens sont venus présenter leur livre « Penser les défis contemporains avec la Bible Hébraïque », lors d'une conférence organisée par l’UCLy, la Procure et RCF Lyon. Leur but : Montrer que la Bible est une ressource intellectuelle qui offre des perspectives uniques sur nos défis contemporains : inégalités, la violence sociale ou écologie...

Les deux chercheurs veulent offrir au grand public, croyant ou non, une lecture des évènements contemporains à travers ce texte fondamental de la culture occidentale. Comme l’explique Sophie Ramond : « Nous voulions proposer les textes bibliques comme une ressource. Quelque chose qui aide à penser, mais bien une ressource parmi d’autres. »

« Nous avons voulu nous laisser guider par le texte » fait écho Olivier Artus. Une tâche rendue compliquée par la complexité de la bible hébraïque, un texte écrit par additions, dans des circonstances et des époques très différentes. « Il y a un débat assez furieux dans le texte biblique » ajoute Oliver Artus, « un travail de débat, de réinterprétation. La bible se relit toujours elle-même. Comme le dit Bernard Levinson, les textes bibliques sont le lieu de l’émergence de l’esprit critique. »

Une pensée contemporaine

Dans cet environnement intellectuel complexe, les deux chercheurs trouvent parfois des réponses simples. « Dans la Bible, la violence est le lieu maximal du mal » assène Olivier Artus. « La violence n’est pas simplement physique, elle est aussi sociale, et même environnementale. Le texte biblique met en scène des questions anthropologiques qui sont toujours les nôtres. De cette façon, elle appartient de plein pied à la culture contemporaine. »

L’écologie elle aussi est présente dans le texte, avec des considérations prémonitoires. Ecrite à une époque sans industrie, la bible hébraïque fait pourtant une mention explicite des dégâts causés par « l’extraction des minéraux » qui endommage la Terre « pourvoyeuse de pain. » « C’est assez étonnant de voir que l’extraction des minéraux est déjà pensée comme potentiellement dangereuse quand elle est faite au seul profit des humains » note Sophie Ramond. « C’est une invitation à contempler le monde non pas au travers de l’humain, mais de l’ensemble de la création. »

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