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L’avenir est-il à la radicalité ?

Du 24 au 26 novembre, l’UCLy accueille la 97è édition des Semaines Sociales de France. Signe des temps, le thème de cette année sera consacrée à l’écologie avec le thème : « Face à l’urgence écologique, des réponses radicales ».

Retour sur la conférence de lancement des futures Semaines Sociales de France à l'UCLy

Pour lancer cette 97ème édition, Grégory Doucet, Maire écologiste de Lyon et Isabelle de Gaulmyn, Rédactrice en chef de La Croix, étaient invités le 19 octobre dernier à un dialogue sur le sujet : la démarche écologique est-elle nécessairement radicale?

Faut-il devenir « radical » pour se préparer à l’avenir ? Le mot est provocateur pour des institutions chrétiennes. Que ce soit en politique ou en religion, la radicalité est à l’opposé des valeurs portées par l’UCLy. Pourtant, en termes d’écologie, c’est le mot que les Semaines Sociales de France ont choisi d’assumer. « Quand vous êtes venus me rencontrer pour me parler de ce projet, j’ai d’abord émis des réserves sur l’idée de radicalité » explique le Recteur Olivier Artus en ouverture de la conférence. « Pourtant, aujourd’hui je consens à ce terme. »

Car admettre le besoin de radicalité dans l’écologie, ce n’est qu’admettre une évidence. « Nous avons tous vu les courbes concernant l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère » poursuit le Professeur Olivier Artus. « L’augmentation projetée des températures, mais également et paradoxalement la croissance de la consommation des énergies fossiles. ».

La radicalité, quand et comment ?

Quelle forme doit donc prendre la radicalité écologique ? Pour Grégory Doucet, ce choix manifeste avant tout une urgence : « Une partie du globe terrestre va devenir radicalement inhabitable » constate le Maire de Lyon, « Face à des crises d’une telle ampleur, la réponse doit elle aussi être radicale. »

« La radicalité est un terme à employer avec précaution » rappelle Isabelle de Gaulmyn, « Nous n’avons pas besoin d’une écologie sectaire, idéologue ou intolérante ! Mais d’une écologie radicale, si. ». En réponse, Grégory Doucet ne veut pas se laisser paralyser par la prudence : « Le terme radicalité, dès qu’il est prononcé, est considéré comme une offense qui devrait être corrigée. Pourtant la radicalité pour moi en tant qu’écologiste c’est simplement le retour à la racine [radicalité vient de radical du latin radix pour "racine"], il faut aller à la racine des sujets environnementaux pour trouver des réponses à la hauteur de l’enjeu. ».

Nous n'avons pas besoin d'une écologie sectaire, idéologue ou intolérante, mais d'une écologie radicale, si !

Isabelle de Gaulmyn

Pour son interlocutrice, Présidente des Semaines Sociales de France, ce retour à la racine n’est pas si évident ! « Dans l’écologie, dès que l’on fait quelque chose, des gens vont y perdre. Donc il n’y a pas de réponse simple. Tout réponse entraîne des oppositions, des perdants. ». Isabelle de Gaulmyn voit dans ces conséquences inévitables, la raison de la montée d’un « populisme anti-écologique » qui ralentit l’action climatique. « On est pressés, mais par définition on a besoin d’un consensus pour engager une action radicale. La radicalité s’inscrit dans le problème du temps… ».

« Le temps on ne l’a pas forcément ! » réagit Grégory Doucet. « Attention à la façon de poser notre regard sur ce débat, car cette mécanique du temps nécessaire pour arriver à un consensus est aussi brandie par ceux qui ne veulent rien changer… ».

Les Semaines Sociales, un rendez-vous pour passer à l’action

De ces échanges entre Grégory Doucet et Isabelle de Gaulmyn émerge une question clef : Comment faire cohabiter la radicalité qu’exige l’urgence écologique avec la vaste adhésion sociale qu’exige la démocratie ?

Trouver ce point d’équilibre, c’est l’objectif affiché des Semaines Sociales de France, qui se dérouleront à l’UCLy du 24 au 26 novembre. Trois jours de conférences, d’ateliers et de rencontre pour construire des ponts au-dessus des gouffres politiques, socio-économiques, générationnelles ou même spirituelles qui entravent l’action écologique.

Quelques invités de la 97eme rencontre des SSF

Cet objectif ambitieux se traduit par une liste d’invités variés, de Camille Etienne (activiste écologiste) au gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, en passant bien sûr par les trois invités de la conférence de lancement : Olivier Artus, Grégory Doucet et Isabelle de Gaulmyn. Mais le participant le plus important, c’est peut-être vous ! Tous les participants sont invités à s’exprimer lors de moments d’échanges, ou à en apprendre plus sur la transition lors d’ateliers comme la fameuse Fresque du Climat.

Béatrice Wettstein-Delorme, directrice des Semaines Sociales de France, définit trois objectifs pour ce rendez-vous : « Se rassembler autour d’un constat d’urgence écologique, mobiliser nos ressources intérieures et passer de la parole aux actes ! » Sur ce dernier point, elle rejoint Grégory Doucet et Isabelle de Gaulmyn, qui lors de leur échange tombent facilement d’accord sur un point en particulier : « Ce qui est important aujourd’hui, c’est d’y aller ! »

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