Pour son stage de L3, elle a choisi le Festival Les Nuits du Loup de Marcy-l’Étoile. Elle revient pour nous sur son parcours, ses missions et ses défis au sein du stage.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours en Licence de Lettres modernes avec la mineure Métiers de la Culture ?
Ce programme propose des enseignements variés qui permettent d’approfondir ses connaissances en littérature contemporaine et classique. Cela, tout en offrant une ouverture sur d’autres formes d’art comme le théâtre et l’opéra.
En effet, la licence possède de nombreux partenaires culturels et propose une vaste offre de spectacles dans différentes structures lyonnaises, aussi bien grâce à un riche parcours culturel, principalement destiné aux étudiants en première année, qu’à des représentations dans le cadre des cours. J’ai ainsi pu assister gratuitement à plusieurs événements dans des lieux tels que la Maison de la Danse, le TNP, le Théâtre des Célestins ou encore l’Opéra de Lyon.
Qu’est-ce qui vous a attirée vers la mineure Métiers de la Culture et comment s’intègre-t-elle à votre formation en Lettres ?
J’ai été attirée par la mineure Métiers de la Culture en raison de la pluridisciplinarité de ses enseignements et son approche à la fois théorique et pratique, notamment grâce à la réalisation de stages dans le milieu culturel.
Cette mineure apporte un complément à la formation en Lettres en nous sensibilisant aux enjeux du monde culturel. Elle s’articule bien avec les apports plutôt théoriques de la licence. Ces derniers, centrés sur des exercices de compréhension et d’analyse littéraire, permettent ainsi de développer des capacités de réflexion et de rédaction face à des sujets complexes.
J’ai découvert dans la mineure Métiers de la Culture les enjeux des politiques culturelles, la gestion de projets culturels, des questions de philosophie et d’histoire de l’art, ainsi que les aspects du mécénat et de la communication. Cette mineure offre un bel éventail des différentes disciplines nécessaires pour évoluer professionnellement dans le milieu culturel.
Vous avez effectué votre stage de L3 au Festival Les Nuits du Loup. En quoi consiste cet événement et quelles étaient vos missions ?
Dans le cadre de mon stage de découverte en immersion au sein d’un établissement artistique et culturel, j’ai intégré l’équipe du Festival Les Nuits du Loup. C’est un événement musical local rattaché à la municipalité de Marcy-l’Étoile et organisé chaque année en mars. Ce festival est directement régi par la fonction publique, impliquant un rattachement à un élu et une prise en compte des orientations et des contraintes municipales. Il dure sept jours et propose une programmation éclectique, motivée par la volonté de promouvoir des artistes locaux et émergents.
En phase finale des préparatifs, j’ai participé activement à l’organisation de l’édition en cours. La programmation et le budget ayant été établis et votés un an à l’avance, mon rôle a consisté principalement à finaliser les derniers aspects logistiques :
- Élaboration des feuilles de route des artistes
- Coordination des équipes
- Mise en place des dispositifs d’accueil pour le public et les musiciens
Une dimension essentielle de ce stage a résidé également dans la gestion des bénévoles, qui jouent un rôle clé dans la réussite de l’événement.
Au-delà de l’opérationnel, cette immersion m’a permis de saisir les spécificités d’un festival ancré dans une gestion municipale, où décisions politiques et exigences culturelles doivent coexister. À l’issue du festival, j’ai rédigé un dossier bilan, analysant les points forts et les axes d’amélioration de cette édition. Je contribue ainsi aux premières réflexions pour l’édition suivante.
Cette expérience m’offre ainsi une vision plus large des rouages d’un événement culturel d’initiative publique. De l’équilibre à trouver entre engagement artistique, gestion institutionnelle et dynamique de communauté.
Pourquoi avez-vous choisi le festival Les Nuits du Loup pour votre stage de troisième année ?
J’ai choisi ce festival pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je suis intéressée par la direction de projets culturels, notamment dans l’univers musical qui est une de mes formes d’art favorites. Ce stage représente donc l’opportunité d’affiner mon projet professionnel en acquérant une expérience concrète dans ce milieu.
De plus, Les Nuits du Loup se déroule dans le village où mes parents habitaient à ma naissance. Il s’agissait donc d’un événement que j’avais indirectement côtoyé sans vraiment savoir ce qu’il en était réellement. J’appréciais la symbolique de venir effectuer un stage des années plus tard dans cette structure. J’avais également à cœur de réaliser un stage dans un domaine qui me plaisait réellement, surtout pour son format plus long que les stages précédents, soit 100 heures minimum plutôt que 40 heures. Finalement, ses valeurs, incluant la diversité, le partage et un engagement local, me semblaient en adéquation avec mon profil.
Quels défis avez-vous rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?
Je pense que le plus gros défi a été la recherche de stage en elle-même. J’ai commencé mes recherches assez tôt et surtout réalisé des envois massifs de candidatures à toutes les structures liées, de près ou de loin, à ce qui me plaisait. Enfin, j’ai parlé de ma recherche à plusieurs personnes autour de moi, en quête d’aide et de contacts potentiels. Le domaine culturel repose aussi sur le réseau. C’est grâce au bouche-à-oreille que l’idée du festival Les Nuits du Loup m’a été suggérée et que j’ai pu obtenir le contact du directeur du festival.
Le travail en festival nécessite souvent de la polyvalence et une grande réactivité. Comment vous êtes-vous adaptée à cet environnement ?
Tout d'abord, j'ai fait preuve de flexibilité en m'impliquant dans diverses tâches, allant de la logistique à la communication, en passant par l'accueil des artistes et du public. Cette diversité m'a permis de développer une vision globale du fonctionnement d'un festival.
Ensuite, j'ai veillé à rester constamment à l'écoute des besoins de l'équipe et des participants. Cela m'a aidée à anticiper les problèmes et à réagir rapidement aux imprévus. La communication efficace avec les différents acteurs a été essentielle pour assurer une coordination fluide. Mon intérêt pour le milieu culturel et ma passion pour la musique ont également été des moteurs pour rester motivée et proactive dans cet environnement dynamique.
Comment votre formation en Lettres Modernes et votre mineure vous ont-elles préparée à cette expérience ?
Durant l'année universitaire 2023-2024, j'ai été choisie par mes camarades de classe et ma professeure pour être responsable du projet culturel annuel de la mineure. Notre équipe de six étudiants a ainsi conçu et réalisé deux événements centrés sur l'univers du crime :
- « Les Voix du crime », une table ronde littéraire
- « UCLy’edo », un Escape Game au sein de l’université
Il a ainsi été question d’évaluer la pertinence d’un projet et de le gérer dans sa totalité : de sa conception à sa mise en œuvre, en passant par la logistique et la communication. J’ai ainsi pu tirer parti de cette expérience en gestion de projets culturels pour m'adapter rapidement aux exigences spécifiques du festival, tout en capitalisant également sur les compétences acquises lors de mes précédents stages, telle que la rédaction de dossiers de bilan interne et externe.
Quelles compétences développées en Licence et en mineure Métiers de la Culture vous ont été particulièrement utiles dans ce stage ?
Tout d'abord, mes études en Lettres modernes m'ont permis d'acquérir des compétences en analyse et en rédaction, essentielles pour la communication et la documentation nécessaires dans le cadre du festival. Ma capacité à comprendre et à synthétiser des informations complexes a été cruciale pour la préparation de dossiers et la communication avec les différentes parties prenantes.
Ensuite, la mineure Métiers de la Culture m'a permis de développer des compétences transversales tels que le travail en équipe, l’autonomie, ainsi qu’un regard critique sur les différentes pratiques culturelles propres à la réalisation d’un projet. Les enseignements pluridisciplinaires la mineure m'ont également sensibilisée aux enjeux culturels et aux notions clefs de ce secteur.
Ce stage au Festival Les Nuits du Loup a-t-il influencé votre projet professionnel ou confirmé certaines envies ?
Ce stage a confirmé mon envie d’évoluer professionnellement dans le domaine culturel. En particulier dans l’élaboration et la mise en œuvre de projets culturels. J’aspire à diriger des projets d’envergure internationale. Pourquoi pas des festivals de musique, car j’ai beaucoup apprécié travailler en lien avec la musique et les artistes.
Je reste toutefois ouverte à d’autres horizons, notamment la conception de tiers-lieux culturels qui m’attire également. Ces espaces hybrides de création et de transmission incarnent selon moi les valeurs de la culture qui me tiennent à cœur : accessibilité, partage et innovation culturelle.
Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui envisagent un stage dans un festival ?
Je pense qu’une expérience en tant que stagiaire, qu’elle soit dans un festival ou ailleurs, est toujours enrichissante. Surtout si elle est réalisée dans un domaine qui nous plaît. Je conseille donc de ne pas céder à la facilité et de viser un stage qui suscite un réel intérêt. Même si la recherche de stage dans le domaine culturel peut parfois s’avérer ardue, il ne faut pas se laisser abattre par les refus, voire par l’absence de réponse. Cela en vaut la peine !
Un stage, en plus d’être formateur, représente aussi un véritable atout dans un dossier, notamment pour les candidatures en masters. Par ailleurs, la mineure Métiers de la Culture est en effectif réduit ce qui permet de pouvoir exprimer ses difficultés plus facilement et créer une véritable cohésion d’équipe au sein des étudiants de la mineure.
Si le secteur culturel vous attire et que vous cherchez une mineure ouverte, complémentaire à votre parcours principal : foncez !
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