Paul Michel Thiakane soutiendra sa thèse le mardi 2 décembre 2025 à 14h en salle Ozanam, sur le campus Carnot.
Jury :
- Marie-Hélène ROBERT, présidente, Université Catholique de Lyon (UCLy)
- Christophe BOUREUX, directeur, UCLy
- Jean-Claude ANGOULA, Institut Catholique de Paris
- Cesare BALDI, Université Catholique de Lyon
Résumé de la thèse
Avec le Concile Vatican II, est apparue l’expression « aggiornamento » ou « mise à jour ». Le pape Jean XXIII percevait que l’Église était en retard sur son temps et qu’elle avait besoin de rejoindre le monde contemporain dans l’intention de communiquer avec lui. Le Concile a engagé la vie religieuse dans une perspective qui, bien que très cohérente avec ses origines, l’invite cependant à un renouvellement complet. La société a changé et on ne voit pas pourquoi la vie religieuse échapperait à ces mutations tant culturelles, que sociales, technologiques et professionnelles. Le concept de « formation permanente » n’est pas d’abord un concept ecclésial et théologique. C’est plutôt un concept né dans le domaine sociopolitique et son emploi dans le monde scientifique date du début du XXème siècle.
Au demeurant, la réalité qu’il évoque est aussi vieille que le monde, même si elle n’est devenue objet d’étude que récemment. Dans la société civile, l’homme et la femme ont compris rapidement qu’ils devaient se rénover, se recycler ou mourir soit du point de vue professionnel soit comme patrons. Cette même réalité apparaît dans la vie religieuse par rapport à la formation permanente. Convaincu de sa pertinence, le Magistère de l’Église adopte sans réserve ce mouvement pédagogique pour former à une attitude nouvelle. C’est un facteur interne qui croît avec force chez les religieux /ses comme valeur nouvelle. Formation comprise aujourd’hui comme prise de conscience individuelle pour répondre à une série de nécessités et d’interrogation qui s’éveillent dans la personne même ou dans le groupe.
Dans les Conférences des Supérieurs majeurs d’Afrique et de Madagascar, la formation permanente a été clairement identifiée comme l’un des défis majeurs de la vie religieuse, eu égard aux nombreux abandons. En effet, des hommes et des femmes, après plusieurs années de formation, parfois même après avoir prononcé leurs vœux perpétuels, choisissent de quitter les communautés religieuses qu’ils avaient pourtant embrassées avec foi et engagement.
Pourquoi ces départs ? Que révèlent-ils des conditions de vie dans les communautés ? Le simple fait d’entrer dans un institut suffit-il à garantir la fidélité vocationnelle jusqu’au soir de la vie ? Comment vivre dans une persévérance et une fidélité créatrice dans la société contemporaine, marquée par la culture du provisoire, du jetable et du « zapping » ? La formation permanente peut-elle alors être un moyen de vivre cet engagement à vie ? Que faire quand survient la crise ? Le « second appel », perçu après bien des années de fidélité au Seigneur suppose alors de reprendre en main l’option de départ. Notre étude suggère que la formation permanente, comprise comme cheminement unique et ininterrompu la vie durant peut être une réponse opératoire aux abandons. L’exploration de ce thème, dans une approche pluridisciplinaire (anthropologique, sociologique et théologique) constitue l’axe de fond de cette thèse.
mots-clefs : Vie religieuse, vocation, formation permanente, persévérance, fidélité créatrice
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