La transposition de l’alphabet Phonétique Gilliéron-Rousselot à l’Alphabet Phonétique International dans l’Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais.
Depuis 2015, des chercheurs travaillent à la transposition de l’alphabet phonétique Gilliéron-Rousselot à l’Alphabet Phonétique International. Ce travail a été rendu possible grâce à la numérisation des trois volumes de l’Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais, des deux volumes de méthodologie et de commentaires qui est d’ores et déjà disponible sur la toile.
Actuellement, des opérations de saisie de données sont effectuées par des étudiants de licence et de master en Science du langage des l’Universités Lyon II et Lyon III dans le cadre de stages d’initiations à la recherche à l’Institut Pierre Gardette.
Ce travail long et complexe permettra à des chercheurs ainsi qu’à des non-spécialistes du francoprovençal d’avoir accès aux données dialectologiques/ linguistiques de l’Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais. Le but est de faciliter l’étude et la compréhension du francoprovençal notamment dans le cas d’études scientifiques.
La traduction et l’analyse en 8 à 9 volumes des “Comptes des seigneurs de Thoire et Villars’’.
Un document d’une grande valeur
Depuis 2012, plusieurs chercheurs présents au sein de l’Institut Pierre Gardette travaillent sur un manuscrit comportant 256 folios, soit 2400 pages au format A4 datant du XIVème siècle, qui concerne le département de l’Ain et le centre de l’aire francoprovençale.
Ce manuscrit contient les comptes des seigneurs de Thoire et Villars. Entreposé des siècles à Chambéry, ce manuscrit a été déplacé au XVIIème siècle à Turin devenue, pendant des siècles, la capitale des Etats de Savoie. En 1946, lors de la restitution de la majorité des archives savoyardes encore présentes sur le territoire italien, ce document d’une richesse linguistique et historique importante pour le territoire rhônalpin, fut malheureusement oublié.
Dans ce manuscrit, il est possible de constater une langue particulière avec des traits de francisation. Ces traits, se sont peu à peu installés au sein de l'administration du domaine de Thoire et Villars. Cela est certainement dû aux contacts qu’entretenait la région avec la cour du roi de France. Ces relations sont devenues plus importantes suite aux échanges liés au transfert du Dauphiné à la France comme peut en témoigner ce document.
Grâce à ce document de nature particulière, nos chercheurs contribuent à l’enrichissement des connaissances scientifiques sur le domaine des langues rhônalpines. Ce document permet en particulier de revoir la datation de l’apparition de certains termes.
Ce manuscrit représente de nos jours un témoignage historique, linguistique et économique d’une grande valeur. Le territoire rhônalpin ne dispose que de peu de documents consistants en langue vernaculaire, de nature administrative, datant de cette époque.
La parution de 8 à 9 volumes est en cours. Les premiers sont déjà à retrouver dans l’espace dédié aux publications de l’IPG.
Un travail linguistique et historique qui s’inscrit dans l’héritage de Pierre Gardette
Ce travail sur les “Comptes des seigneurs de Thoire et Villars’’ s’inscrit dans la continuité de travaux entrepris par Pierre Gardette. Les ‘’Documents linguistiques de la France’’ spécialisés par départements sont nés grâce à la volonté de Monseigneur Gardette. Ces ouvrages contiennent des écrits anciens en langues vernaculaires, ils sont majoritairement de nature administrative (terriers, testaments, comptabilité de péage…). Ces documents nommés scripta sont traduits et analysés dans ces ouvrages par départements. Ils suivent ainsi la volonté de Pierre Gardette d’offrir aux lecteurs une perspective de proximité avec le territoire et ses langues historiques.