CArisMA - Christian anthropology in the era of transhumanism and artificial intelligence

Présentation

Se présentant comme un laboratoire d’idées, une « cellule de recherche », le projet CARISMA, rattaché au Pôle 1 (« Théologie, philosophie et sciences religieuses » | Unité de Recherche « Confluence, Sciences & Humanités »), vise à réinterroger les (res)sources de l’anthropologie chrétienne pour aborder une question cruciale pour notre temps : comment penser l’unicité de l’humain face aux enjeux du monde contemporain, à l’ère du transhumanisme et de l’intelligence artificielle ? D’où l’acronyme révélant la piste de réflexion qui se trouve inscrite au cœur de CARISMA : Christian anthropology in the era of transhumanism and artificial intelligence.

Contexte et objectifs

Dans le contexte contemporain, marqué par la domination des sciences de la nature sur les problématiques propres aux sciences humaines, la question (et les questions) sur le sens et la spécificité de l’humain se trouve marginalisée dans le champ de savoirs. Ce panorama épistémologique ouvre à un bouleversement anthropologique. L’identité humaine devient floue, faisant l’objet d’un double effacement : la frontière avec les autres vivants est contestée, et l’irréductibilité de l’esprit à l’univers des machines se voit mise en doute. Les innovations technologiques (liées à la révolution numérique) tendent à renforcer, à nourrir les espoirs et les illusions qui s’inscrivent dans le rêve de l’homme augmenté, un homme sauvé de toutes ses vulnérabilités, capable de vaincre sa finitude, maladie, vieillissement, mort. En prétendant être un programme scientifique et même politique, le transhumanisme se présente ainsi comme un mouvement intellectuel d’un grand impact culturel, en mesure de conquérir l’imaginaire de l’homme contemporain. De l’évolution espérée de l’ordinateur aux promesses de la robotique, les transhumanistes font appel aux progrès des sciences pour développer un paradigme technicien, positiviste, promouvant l’amélioration et (ensuite) le dépassement de l’Homme par la Machine. Explorant les limites, les contradictions et les contre-sens d’une telle vision, prisonnière d’un réductionnisme matérialiste, le projet CARISMA s’inspire du regard chrétien sur l’homme et la société, en reconnaissant l’exigence et l’urgence d’une pensée créative en matière an anthropologique. Face à l’érosion du sens de l’homme dans le contexte actuel, accompagnée d’une métamorphose du vivre-ensemble (Intelligence artificielle, mutation numérique dans le travail, transformation technique de l’homme), les ressources de la pensée chrétienne peuvent-elles contribuer aujourd'hui à la fondation d'un nouvel humanisme prenant au sérieux ce contexte ?

Activités et méthodologie

Débuté en septembre 2021, le projet CARISMA (dont la fin est prévue en aout 2023), expérimente diverses activités (colloques, journées d’études, séminaires), se présentant à la frontière entre recherche et dissémination :  

Un colloque européen

centré sur le thème « Penser l'âme au temps de son éclipse. Les ressources de l'anthropologie chrétienne », a eu lieu du 16 au 19 mars 2022, en partenariat avec l'institut des Sources chrétiennes. Ses travaux sont en cours de publication. Le projet est également partenaire de la revue Sémiotique et Bible pour un colloque sur le thème anthropologique de la parole qui aura lieu les 30 et 31 janvier 2023.

Visionnez les vidéos du colloque

Des publications

Le projet promeut diverses publications de recherche, explorant les fondements du thème. Déjà parus un dossier de la revue Théophilyon sur Le naturalisme et ses critiques (2021-1), ainsi qu'un bulletin bibliographique d'anthropologie philosophique de la Revue des sciences philosophiques et théologiques, « Penser l'humain au temps de son effacement dans le vivant et la machine » (P. Marin, 2021-3).

Une journée d'étude annuelle

Dans le cadre du projet, une journée d'étude annuelle (2021, 2022 et 2023) pour les enseignants-chercheurs de la Faculté de philosophie est organisée. La première de ces 3 journées a eu lieu le 18 juin 2021 sur le thème Entre mythe et espérance, la fraternité un concept en recherche. La deuxième journée aura lieu le mercredi 22 juin 2022 sur le thème : L’humain de la pensée. Dieu, l’animal, la machine.

Des séminaires

La part séminaire master et doctorat du projet a été mise en œuvre dans le cadre d'un partenariat avec l'Université de Perugia. Celui-ci a donné lieu, en 2020-2021, à la tenue sous forme de visio-conférences d'un cycle de trois séances, consacrées au thème Sommes-nous codifiables ? Penser l'humain à l'heure de l'IA. Pour l’année 2021-2022, un cycle de 6 séances (prévues entre le 26 janvier et le 4 mai 2022) vise l’approfondissement du thème Christianisme et futur de l'homme dans la pensée de Pierre Teilhard de Chardin.

La web-série

Une web-série sur les mots-clés du projet (humain, chair, parole, esprit, etc.) continue de nourrir la dissémination des grands axes de recherche de CARISMA.

Une série de Podcasts

Centrée sur les notions de naturalisme, transhumanisme et personnalisme, cette série a été réalisée en 2021-2022, en collaboration avec la web radio Unisphère. 

Philosophons sur la webradio de l'UCLy - Le Naturalisme

Episode 1

Cette pensée philosophique connait de nombreuses controverses puisqu’elle a nourrit certaines interprétations «  Transhumaniste ».
Comment le naturalisme peut-il conduire à une forme de transhumanisme ?
Nos intervenants répondront à ces interrogations en portant un regard critique sur cette pensée.
Il sera question de la place de l’humain dans un monde dominé par les machines et par l’intelligence artificielle.

Penser l’humain à l’heure des machines 

La tradition moderne héritée de Descartes a fait grand cas de la machine. Toutefois est ce que l’Humain peut être pensé comme une machine ?
Nos intervenants réfléchirons à la spécificité de l’homme face à la machine. 
Pascal Marin est professeur et Doyen de la Faculté de Philosophie de l’UCLy.  Il est l’auteur d’un ouvrage : Le robot et la pensée, éditions du Cerf.
Riccardo Rezzesi est doctorant à l’université de Perugia et à l’UCLy  : Économie et philosophie. L’École sociale lyonnaise, ou la métaphysique en action.
Arthur Rochon du Verdier est enseignant en histoire et doctorant en philosophie à l’UCLy : La positivité du social chez Simone Weil.

Episode 2

L’homme est-il réductible à la machine? 

Riccardo Rezzesi nous propose de réfléchir sur la notion de transhumanisme.
Cette idée repose sur le fait que l’Homme serait mécanisé et pourrait être perfectionné tel une machine. Cette vision repose sur le concept que l’Homme est un phénomène naturel.
En ce sens, l’Homme est régit par des lois mécaniques et doit leur obéir.
Dès lors, dans la perspective du transhumanisme, l’Homme devient un objet que l’on peut réparer et parfaire de façon illimitée.

La personne peut-elle exister dans une perspective transhumaniste?

Dans le cadre du « personnalisme », la personne est relation, c’est à dire exposée à la fragilité.
Pourtant le transhumanisme réfute toute fragilité et toute finitude.
Ainsi est-il possible d’inscrire la personne dans le transhumanisme ?

L'équipe

L'équipe

Une cellule permanente a été constituée depuis la rentrée 2020-2021 pour soutenir la mise en œuvre du projet. Cette équipe de recherche est composée de Pascal Marin, Doyen de la Faculté de Philosophie et responsable du projet, et de Riccardo Rezzesi, chercheur postdoctoral, avec l’assistance de deux doctorants : Maxime Begyn et Arthur Rochon du Verdier.