L'Unité de recherche CONFLUENCE : Sciences et Humanités (EA1598) et la Maison de l'Histoire de l'Université de Genève vous proposent un séminaire sur les solidarités en guerre.
La guerre d’Espagne fut un moment d’intense politisation, mais aussi de mobilisation transnationale, durant lequel se sont cristallisées des formes multiples de solidarité.
Cette rencontre propose d’interroger, à partir de trois publications récentes, les modalités concrètes de l’engagement en contexte de guerre civile, dans leurs dimensions politiques, humanitaires et combattantes. Ces nouveaux apports seront l’occasion de débattre sur l’évolution des historiographies espagnole et francophones 90 ans après le début d’un conflit qui suscite encore de nombreuses controverses publiques.
Table ronde
Célia Keren, Université de Versailles Saint-Quentin (CHCSC)
Durant la guerre civile espagnole, près de 15 000 enfants originaires de la zone républicaine sont envoyés en France. Filles et garçons de 5 à 15 ans environ, ils sont généralement inscrits par leurs parents pour être placés dans des familles d’accueil françaises ou dans des maisons d’enfants créées pour eux. Loin d’être centralisée, cette opération humanitaire engage une constellation d’acteurs très divers, et souvent rivaux.
Suivant pas à pas les acteurs dans leur diversité et resituant la mobilisation dans un contexte transnational et dans l’histoire des mouvements sociaux des années 1930, Célia Keren lève ici le voile sur un phénomène peu connu de la guerre d’Espagne.
Pierre Salmon, École Normale Supérieure (IHMC)
Un aspect méconnu de la guerre d’Espagne : comment des groupes antifascistes révolutionnaires se lancèrent dans la contrebande pour trouver des armes, par tous les moyens.
Le coup d’État militaire de juillet 1936, qui débouche sur une longue guerre civile, engendre aussi une révolution sociale dans une grande partie de la zone républicaine.
Cet ouvrage propose une relecture de l’engagement antifasciste au prisme de l’histoire transnationale. Véritable phénomène de transgressions frontalières, cette contrebande subit en France une forte répression : le nom de la loi n’est pas celui de la révolution.
Edouard Sill, Institut Catholique de Paris (SIRICE)
La guerre d’Espagne s’est singularisée par le surgissement d’un phénomène considérable bien qu’inattendu : l’arrivée de dizaines de milliers d’étrangers désirant prendre part aux combats. Très majoritairement antifascistes, ils se sont dispersés dans différentes formations combattantes internationales, dont les plus fameuses furent les Brigades internationales mises sur pied par le parti communiste. D’autres ont quant à eux choisi de rejoindre le camp ennemi, précisément par anticommunisme.
Cet ouvrage propose de replacer cet épisode célèbre du XXe siècle dans une continuité historique, celle du phénomène du volontariat international combattant, déjà prégnant au XIXe siècle.
Informations et inscriptions
Mercredi 10 décembre 2025
De 14h à 16h
Campus Carnot - Amphithéâtre Delbrêl (K102)
