L’alimentation en lien avec la question environnementale devient la pierre d’angle de la politique agricole internationale. En Europe notamment, avec la préparation de la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) qui doit entrer en vigueur en 2023, il s’agit en même temps de garantir une alimentation stable et de qualité, de
soutenir les agriculteurs et de contribuer à lutter contre le changement climatique.
La nouvelle PAC doit notamment s’inscrire dans le Green Deal, ou Pacte vert, défendu par la présidente de la Commission européenne avec pour objectif la neutralité carbone en 2050. De son côté, l’UNESCO a mis depuis 2007 l’accès à l’eau potable comme la principale priorité pour l’humanité. L’initiative One Health, née aux Etats-Unis au début des années 2000 et qui désigne le lien entre santé humaine, santé environnementale, santé animale et santé de la planète, a été relayée par l’Agence nationale sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail en France en 2017 et est maintenant soutenue par l’INRAE, l’institut Pasteur et Santé publique France. Ces initiatives convergent vers la nécessité de penser l’alimentation du futur en lien avec l’environnement et la santé humaine en relation avec la santé globale des vivants et des écosystèmes. Pourtant, au sein de cette convergence de vues, on voit poindre la crainte tantôt que l’on soit trop « vert » et que l’on oublie l’agriculture, tantôt que l’on oublie l’humain.
L’éthique, que nous pensons ici comme le périmètre protecteur à mettre autour des entités vulnérables, peut nous aider à n’oublier aucune entité concernée et à poser des priorités de décision et d’action.
Dans une perspective pluridisciplinaire alliant sciences et humanités, nous nous demanderons donc quelles questions éthiques sont soulevées par l’alimentation d’aujourd’hui et du futur, et si on peut esquisser les contours d’une éthique de l’alimentation compatible avec le fait de nourrir 10 milliards d’humains en 2050
sans léser les entités vulnérables et sans oublier les cultures humaines.
NOTRE RÉFLEXION S’ARTICULERA AUTOUR DE 3 AXES :
1) Alimentation et question climatique - Quelle synergie et quels enjeux éthiques ?
2) Alimentation et santé - Comment rendre autonomes les citoyens dans leurs choix alimentaires ?
3) Alimentation et culture - Si je suis ce que je mange, alors que deviendrai-je dans le futur ?
INTERVENANTS :
- Joël Doré, INRAE
- Michel Duru, INRAE
- Béatrice de Montera, Maître de Conférences, UCLy
- Laurence Terzan, EPHE/UCLy
- Patrick Veiga, INRAE