Présentation du 2nd volume du 1er tome de la revue Théophilyon
Positions de l'histoire
En mars 1995, la Faculté de Théologie de Lyon accueillait une table-ronde réunissant des enseignants de la Faculté, ainsi que quelques-uns de leurs collègues historiens des universités Lumière (Lyon II) et Jean Moulin (Lyon III). Il s’agissait de débattre du rapport complexe entre l’histoire et la théologie, en faisant s’exprimer des spécialistes de ces deux disciplines.
Le dossier que présente Théophilyon est en partie issu de cette table-ronde. On y trouvera des textes fort divers. S. Robert part d’une expérience concrète : une thèse conjointe d’histoire et de théologie, et montre comment, tout en restant hétérogènes, les deux disciplines ont permis à sa réflexion de progresser. Y. Krumenacker, en historien, revendique une entière auto-nomie de sa discipline, et est sceptique face à une histoire de l’Eglise qui serait théologique. E. Fouilloux, spécialiste reconnu de l’histoire religieuse du XXe siècle, explique comment l’histoire peut analyser les discours contemporains sur la foi. Enfin, en un texte long et dense, H. Bourgeois reprend les critiques des historiens sur la théologie pour proposer des éléments d’épistémologie de la théologie, et pour percevoir comment les deux disciplines peuvent se rencontrer.
La philosophie était absente de cette table-ronde. Notre dossier lui redonne sa place, avec une présentation par P. Moreau de la pensée de Kant sur l’idée de paix perpétuelle. On peut ainsi voir, sur un exemple concret, comment un philosophe intègre l’histoire dans sa réflexion.
Notre dossier se prolonge, dans ce numéro de la revue, par une réflexion de M. Isoard sur le temps, ainsi que par une chronique bibliographique sur « histoire et théologie ». Ainsi, sans prétendre clore le débat, Théophilyon entend apporter des éléments pour mieux comprendre ce qu’est l’histoire, en lien avec des disciplines plus réflexives, comme la théologie et la philosophie.
Un des objectifs d'une revue comme Théophilyon est d'alimenter le débat intellectuel. C'est pourquoi nous serions heureux d'avoir des réactions de nos lecteurs aux différents articles proposés, et en particulier à ceux qui composent le dossier. Nous pourrions nous en faire l'écho dans un prochain numéro, et entretenir ainsi un véritable dialogue avec tous ceux qu'intéresse un tel projet.
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