Sémiotique et Bible n°100 - Décembre 2000

Bulletin d'études et d'échanges publié par le Centre pour l'Analyse du Discours Religieux

Sommaire de la revue n°100

Devenir des figures : des figures au corps – François Martin

François MARTIN (CADIR-Lyon) élabore une réflexion sémiotique à partir d’une théorie biblique de la signification : la signification est le parcours qui conduit de la figure à son accomplissement. Ce faisant il aborde principalement les deux questions suivantes : quel est le rapport de la signification et de la perception ? quel est le référent du discours ? Se refusant à originer la signification dans la perception, il considère que l’une et l’autre sont originairement soumises à l’ordre de la signifiance. Dans la ligne d’une sémiotique du discours et de l’énonciation, différente de celle de la linguistique, il suggère en conséquence que le hors-discours visé par la signification et posé comme référent du discours serait le corps ou plus exactement le sujet de l’énonciation comme corps.

Cet article, qui fit l’objet d’une intervention au Colloque « Linguistique et Sémiotique III » tenu à Limoges les 2-3-4 décembre 1993, a été déjà publié dans : Jacques Fontanille (dir.), Le Devenir, Pulim, Limoges, 1995, p. 137-146.

La théorie des figures dans l’exégèse biblique ancienne : figures en devenir – Louis Panier

Louis PANIER (CADIR-Lyon) présente ici en quoi et comment la théorie sémiotique des figures rejoint la lecture biblique pratiquée par les Pères de l’Eglise et comment elle peut éclairer celle-ci. La Bible en effet oblige à se poser des questions d’interprétation qu’une autre littérature ne fait pas toujours aussi nettement apparaître. La clôture du corpus biblique et son articulation en deux Testaments instaurent une position de lecture de l’Ancien telle que ce Premier Testament se trouve constitué comme parcours de figures à lire et à interpréter. L’intimation à une pareille lecture procède d’un évènement : le Christ, qui pourtant n’est pas le signifié des figures de l’Ancien mais ne peut être dit lui-même que par les figures, celles-ci advenant dès lors qu’au long d’un parcours elles sont reprises identiques et différentes. Tout ceci engage une méthodologie de la lecture et une théorie des figures que L. Panier élabore en relisant des oeuvres d’Origène et d’Augustin.

Cet article, qui fit l’objet d’une intervention au Colloque « Linguistique et Sémiotique III » tenu à Limoges les 2-3-4 décembre 1993, a été déjà publié dans : Jacques Fontanille (dir.), Le Devenir, Pulim, Limoges, 1995, p. 145-157.

Quatrième évangile : le témoignage de Jean (I) – Jean Calloud

Jean CALLOUD (CADIR-Lyon) analyse la figure de Jean-Baptiste dans le quatrième évangile. Le prologue de cet évangile ne situe pas Jean dans un cadre historique ni dans un moment de la vie de Jésus. La séquence qui suit immédiatement le prologue (1, 19-28) rapporte le témoignage de Jean avant que celui-ci ne rencontre Jésus. Ce sont ces deux textes qui sont ici examinés en vue de déterminer d’une part la place et la fonction de Jean, d’une part son rôle. Au commencement est le Verbe : plus que le sens, l’acte auquel sont référés la vie et la lumière. Et la place de Jean, survenant avant celui qui dans le principe le précède, est de témoigner que les hommes sont vivants d’avoir été touchés par cette énergie du Verbe, tout en appartenant à un champ qui n’est pas dès le principe celui du Logos. Quant au rôle de Jean, baptisant au-delà du Jourdain, il est de signifier que celui qui vient en second était avant le premier, qu’une dimension insoupçonnée des Ecritures s’actualise par ce second qui est au principe et que l’humanité dépend plus qu’elle ne l’imagine de ce qu’elle ne sait pas et qui pourtant est déjà au milieu d’elle.

Déconstruire le texte, construire la lecture : un sommaire en marc (6, 53-56) – Jean Delorme

Jean DELORME (CADIR-Lyon) analyse un passage de l’évangile de Marc que la critique a l’habitude de qualifier de « sommaire » : un court récit fait de petits emprunts mis à bout et peu chargés de sens puisque faits de reprises. L’auteur montre comment les éléments figuratifs de ce bref passage, déjà rencontrés dans d’autres séquences du même évangile, ne sont pas en fait des redites : ils composent un tableau en deux volets dont l’un met Jésus au centre d’une course de la foule autour de lui, dont l’autre rapporte le placement des infirmes sur les places publiques et leur demande de toucher Jésus. Ce dyptique original prend son sens après les épisodes qui le précèdent : le passage de Jésus par le désert, la montagne et la mer affecte ce qui se passe ensuite dans les lieux habités.

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