XXIII-1 "Vivre l'exil" (2018)

Revue des Facultés de Théologie et de Philosophie

Présentation du premier volume du 23ème tome de la revue Théophilyon

L’actualité nous confronte bien souvent au drame des personnes poussées par la guerre ou par la misère à quitter leur pays. Les conséquences les plus visibles de ces voyages contraints sont physiques ou matérielles ; cependant d’autres mutations, plus secrètes, accompagnent ces déplacements car ceux-ci ne sont pas sans effets sur la vie intérieure des migrants. Afin de tenter de mieux comprendre l’exil comme expérience intérieure, le comité de rédaction a choisi de recourir à diverses ressources littéraires et théologiques. Que cette aventure soit vécue à partir d’une situation géopolitique, de l’épreuve de la maladie ou d’un déplacement plus immédiatement intérieur, les auteurs analysent quels changements s’y opèrent dans le rapport du sujet à lui-même, au monde et à Dieu, et dans les représentations de soi, du monde et de Dieu.
Exil politique, exil des corps, exil spirituel, voire exil de Dieu hors de lui-même, le dossier présenté tente une approche de cette réalité. Pour autant qu’elle n’écrase pas celle ou celui qui la vit, la douloureuse traversée peut déboucher sur un rapport renouvelé et créateur à la vie.

Dans le Psaume 102 (101), analyse Bertrand Pinçon, le captif crie sa détresse vers le Dieu de l’alliance ; cependant sa prière s’élargit et le conduit de la détresse à la remise de soi au Seigneur dans un acte de confiance renouvelée au Dieu des vivants.

Dans la gnose ancienne, nous rappelle Madeleine Scopello, l’angoisse suscitée par la condition humaine conduit à penser la création comme un exil hors de la patrie qu’il s’agit alors de retrouver ; deux récits allégoriques illustrent ce double mouvement d’éloignement et de réintégration : l’Hymne de la Perle tiré des Actes de Thomas et l’Exégèse de l’âme (codex II de Nag Hammadi).

La nuit, que bien des mystiques ont traversée, évoque ce chemin d’exil qui arrache au monde connu pour projeter dans l’aventure d’une quête, en grand désir d’Absolu ; nous guidant à travers les écrits de Jean de La Croix, Frédérique Oltra nous confronte au caractère inachevé d’un itinéraire spirituel, comme un exil infini…

C’est le chemin d’un tout autre exil que nous invite à suivre Aude Volpilhac : « l’exil c’est la vie », proclame le Poète. L’exil, subi d’abord et ensuite choisi, fut pour Victor Hugo l’occasion de renouveler son inspiration créatrice ; ce fut aussi l’ouverture à une expérience métaphysique à partir de la nature contemplée.

La maladie semble tirer le malade hors de son propre corps : qu’advient-il de cet irréversible exil que même la guérison n’effacera pas ? Jean-Marie Gueullette, à travers l’analyse de divers témoignages, montre la dimension non-partageable de cette expérience, fut-ce aux plus proches.

L’incarnation peut, certes, être considérée comme un exil de Dieu hors de lui-même, dans la mesure où Il vient vers un monde qui s’est éloigné de Lui. Cependant, relisant les débats entre calvinistes et luthériens autour de l’extra-calvinisticum, Christophe Chalamet montre quel visage de Dieu nous révèle cet exil délibéré ; l’idée d’un Dieu qui sort hors de lui-même pour venir à notre rencontre n’est pas sans implications ecclésiologiques…

Jean Barbier, dans les Mélanges, nous introduit à l’esthétique du philosophe italien Luigi Pareyson.

Les Chroniques régionales donnent à lire la conférence prononcée en septembre 2017 par Françoise Dastur, lors de la rentrée universitaire, sur un thème qui n’est pas, d’une certaine manière, sans faire écho au dossier de cette livraison : « L’autre ; l’étranger, l’ennemi ». Deux autres textes sont également proposés dans cette rubrique : celui de la conférence que Laure Solignac fit, à la demande de la faculté de philosophie, en mai 2017, sur la théologie de la concorde de Bonaventure. Enfin, Sylvain Detoc propose un compte-rendu circonstancié du colloque international et œcuménique « Saint Irénée et l’humanité illuminée » qui s’est tenu à l’Institut Anaphora, en Haute-Égypte, en décembre 2016.

Dans les Notes bibliographiques, Paul Mattei propose une analyse éclairée et éclairante du volume que la collection de la Pléiade consacre aux Premiers écrits chrétiens. Enfin, après les recensions, on trouvera les publications des enseignantes et des enseignants de nos deux facultés pour les années 2016 et 2017.

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